Bercy souhaite déterminer quelles seront les technologies clés en 2010

Quelles seront les technologies clés pour la France en 2010 ? C'est à cette question que veut répondre une recherche initiée par la direction générale des entreprises au ministère de l'Economie et des Finances, dont les travaux préparatoires sont encore en cours.Cette étude souhaite répondre à deux questions essentielles : "Quelles sont les technologies qui assureront un avantage de compétitivité et d'attractivité pour la France dans le monde dans cinq à dix ans ? Quelles orientations doivent prendre les acteurs publics pour satisfaire ces impératifs et optimiser les investissements dans la R&D ?" indique une note du ministère.Un autre document du ministère souligne que "l'objectif de l'étude est de produire un "outil" d'aide à la décision pour les acteurs publics, notamment les acteurs territoriaux [...]. Le produit final de ce travail donnera des repères et des clés d'arbitrage à ces acteurs, en particulier en permettant l'optimisation des investissements publics".Cette étude est la deuxième du genre après l'étude "Technologies clés 2000", menée, en 1995, par le Bipe. L'Agence de diffusion de l'information technologique (Adit) en avait tiré un annuaire recensant, par technologie, les marchés et les acteurs. Elle en avait tiré aussi des déclinaisons régionales et sectorielles. Cette enquête a été mise à jour cinq ans plus tard dans un document intitulé "Technologies clés 2005". Aujourd'hui, "Technologies clés 2010" est résolument destiné à aider la décision des pouvoirs publics qui, depuis deux ans, engagent une politique active de compétitivité (voir encadré).La démarche "Technologies clés 2010" a été lancée, dans les faits, en novembre 2004. Plutôt que de s'appuyer sur une stricte analyse technique, "Technologies clés 2010" part d'un présupposé économique et envisage les sept démarches quotidiennes des consommateurs.Sept groupes de travail. D'abord, les "besoins quotidiens" (agriculture, agroalimentaire, pharmacie, produits de toilette...). Après, le "déplacement et le divertissement" (transports, services à l'automobile, hôtellerie, restauration...). Viennent ensuite "communiquer" (équipements informatiques et de communication, médias, publicité, formation et éducation...) ; les "fonctions support" (banques, assurance, commerce de gros et de détail...) ; les "services de base" (énergie, eau, environnement, construction...) ; les "semi-produits" (bois, papier, chimie, plasturgie...) ; "process et méthodes de production" (machines et équipements industriels, méthodes d'amélioration de la productivité...). Futuribles, spécialiste de la prospective à long terme, a déjà remis sept rapports de cadrage de diagnostic technico-économique correspondant à chacune de ces démarches.Ces documents permettront à sept groupes de travail de réfléchir sur des bases intellectuelles à peu près solides afin de caractériser ces fameuses technologies clés. Pilotés par Cybion, un des principaux spécialistes de l'intelligence économique, et Erdyn, société de services en technologie, ces groupes de travail décideront, pour chacun des sept secteurs, des technologies auxquelles il convient de s'intéresser, celles pour lesquelles la France dispose d'atouts. Elles seront choisies notamment en comparant les performances françaises aux performances des autres pays européens. Surtout, "une technologie (ou un ensemble de technologies) sera considérée comme clé dès lors qu'elle permettra d'agir structurellement sur la compétitivité des activités en France", indique le ministère. Ces groupes de travail rassembleront les représentants des entreprises et de la société civile.Le rapport final devrait être remis au ministère en septembre et être publié en fin d'année.Pascal JunghansLogique inverséeQuel embouteillage ! Après le ministère de l'Intérieur, qui a désigné neuf régions pilotes et leurs technologies à défendre, puis le rapport Beffa, plaidant pour une agence de l'innovation, puis le lancement des pôles de compétitivité, voilà le tour de l'étude "Technologies clés 2010". En bonne logique cartésienne, l'ordre de ces diverses initiatives aurait dû être inverse. D'abord choisir, ensuite financer et organiser, enfin défendre. Peut-être serait-ce au moment de la décision, de la mise en oeuvre, du financement qu'il faudrait clarifier et ordonner toutes ces initiatives permettant de développer l'innovation et de l'attractivité ? P. J.
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