Yves Guillemot n'est pas auvergnat, il est breton. Sachez-le. L'homme a beau être à la tête d'une fratrie qui dépense son argent avec parcimonie, il n'est pas originaire de cette région du centre de la France mais bien de la Bretagne. Et il en est fier. Arrivé à vingt-cinq ans, en 1986, à la tête d'Ubisoft, créé la même année, le plus doué pour les affaires des cinq frères a fait du petit revendeur de jeux vidéo un éditeur mondialement connu, capable régulièrement de placer ses jeux en tête des hit parade.La "success story" a commencé en 1994 avec RayMan et ne s'arrête pas. Splinter Cell, Prince of Persia ou encore Everquest sont devenus des classiques du jeu. Sans méga-acquisitions ni fanfares qui les entourent habituellement, mais avec discrétion et travail, il a su avec l'aide de ses frères créer un champion qui garde parfois des airs de start-up avec ses espaces ouverts et le peu de cravates qu'on y croise.Mais voilà désormais le groupe à un tournant de son histoire avec l'entrée sans frapper d'Electronic Arts au capital en décembre dernier. Un test pour la famille et son premier représentant. L'ogre américain mangera-t-il le Petit Poucet français ? Il en a en tout cas l'ambition et les moyens. Yves Guillemot, chef d'entreprise reconnu, va devoir se révéler fin stratège pour lui résister.G. C.

latribune.fr

26 Sept 2008, 6:40

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