L'AIE et l'Opep se veulent optimistes

Par une coïncidence calendaire, l'Agence internationale de l'énergie (AIE), chargée de conseiller les pays de l'OCDE sur les politiques énergétiques, publiait hier son rapport mensuel et l'Opep son rapport annuel sur " Les perspectives énergétiques mondiales " à l'horizon 2030. Si l'AIE a légérèrement relevé (+ 0,1%) pour la première fois depuis des mois sa prévision de demande mondiale de brut en 2008, à 86,9 millions de barils par jour (mbj) (+ 1 % par rapport à 2007), et estime que celle de 2009 devrait connaître la même croissance pour atteindre 87,7 mbj (+ 1 %), elle souligne aussi les risques potentiels de tensions sur le marché spécifique du diesel. " Les tensions dans le secteur du raffinage contribuent grandement aux prix élevés, comme le montre le marché actuel du diesel. Dernièrement, les besoins pressants d'électricité en Australie, en Afrique du Sud et en Amérique du Sud, conjugués au bond des importations de distillats moyens [gazole, diesel et kérosène] de la Chine ont exacerbé les tensions sur le diesel ", soulignent les experts de l'agence. La demande chinoise de diesel et gazole après avoir augmenté de 6,7 % en 2007 devrait encore progresser de 10,4 % cette année pour atteindre 2,84 mbj. Pour l'AIE, il faudra attendre la fin de l'hiver dans l'hémisphère Nord pour assister à une détente sur ce produit, favorisée par de nouvelles capacités de raffinage supplémentaires prévues d'être opérationnelles en Chine et en Inde en 2009.DES PROPOS RASSURANTSAbdalla el-Badri, secrétaire général de l'Opep, se voulait rassurant également pour l'avenir, lors de la présentation du rapport de l'organisation. Considérant le marché " suffisamment approvisionné " et un niveau des stocks mondiaux au-dessus de la moyenne, il ne voit " aucune raison " pour que le prix du baril cote 200 dollars. D'autant que, selon le rapport, 120 projets d'exploitation ont été identifiés, qui devraient permettre d'accroître les capacités d'extraction de l'Opep de 5 mbj entre 2007 et 2012, nécessitant un investissement de 160 milliards de dollars. Quant au raffinage, les capacités de l'organisation devraient augmenter de 8,8 mbj entre 2007 et 2015. Cela devrait contribuer à répondre à une demande pétrolière qui devrait croître de 29 mbj entre 2006 et 2030 pour atteindre 113 mbj. C'est 4 mbj de moins que l'estimation du rapport 2007.Pour autant, cet optimisme se double d'un avertissement de l'Opep : " Satisfaire la demande est un problème réel, car elle est intrinsèquement liée à la sécurité de l'offre. Pour autant, il ne s'agit pas de savoir si l'offre sera suffisante pour répondre à la demande, mais plutôt si la demande sera assez solide pour absorber l'offre courante prévue. "
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