Le scandale du Cref passe enfin devant les juges

Anciens instituteurs, postiers, agents du fisc... des centaines de fonctionnaires retraités s'étaient déplacés hier au tribunal de grande instance de Paris (TGI). Après plus de sept ans d'attente, ils voulaient assister au procès du Cref (Complément de retraite facultatif des fonctionnaires), principal régime de retraite complémentaire de la fonction publique. Face à l'exiguïté de la première chambre sociale du TGI qui ne pouvait accueillir guère plus de cent personnes assises, beaucoup affichaient leur amertume. " C'est encore une tromperie, des instructions ont été données pour qu'on ne puisse pas être entendu ", glissait un retraité.UNE " ABERRATION "Les 6.000 épargnants, qui se sont lancés en 2001 dans la bataille judiciaire contre le Cref, ont toutes les raisons d'être méfiants. Ils estiment avoir été trompés par la Mutuelle de retraite de la fonction publique (MRFP), l'organisme qui gérait le Cref avant sa faillite, en 2002. Le montant du préjudice avoisinerait 14.000 euros pour chacun des plaignants. À l'époque, la MRFP s'engageait à indexer les rentes de ses 450.000 adhérents sur les salaires de la fonction publique. Cette garantie " était la raison d'être du Cref, ce qui a déterminé l'adhésion des épargnants ", a souligné maître Nicolas Lecoq-Vallon, dans sa plaidoirie. Selon le défenseur des plaignants, cette garantie est une " aberration " pour un système de retraite par répartition facultatif, qui ne peut obliger les épargnants à remettre au pot en cas de défaillance. Malgré un rapport sévère de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), en 1999, pointant une insuffisance de réserves de 1,6 milliard d'euros, la MRFP entretient l'illusion auprès de ses adhérents. Mais en octobre 2000, elle décide en assemblée générale la baisse de 15 % à 17 % des rentes de ses adhérents. La MRFP s'autodissout en septembre 2002 et transfert le Cref, rebaptisé Corem, à l'Union mutualiste de retraite (UMR).Celle-ci tente désormais d'attirer de nouveaux souscripteurs. " Cette commercialisation est scandaleuse, le Corem est issu du Cref en faillite, il n'est pas sûr pour les épargnants ", s'insurge Me Lecoq-Vallon, qui dénonce le défaut d'information continuel de la mutuelle. Le jugement est mis en délibéré.
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