Sonnée par l'affaire, la place de Paris mise sur l'action collective

Les positions présumées frauduleuses du trader Jérôme Kerviel ont frappé l'industrie financière française au coeur : dans le département dérivés actions de la Société Générale, qui symbolisait sa réussite dans le monde. Le choc a été tel que certains doutent de l'avenir de la place de Paris et de la pertinence de son modèle, fondé sur la recherche et l'innovation financières.Doit-on aller plus loin dans la complexité et l'ingénierie alors que le président Sarkozy parle d'un système qui " marche sur la tête ", s'interroge-t-on ? Le gouvernement peut-il continuer à faire l'éloge d'une activité génératrice de richesses lorsqu'il s'avère qu'elle peut aussi occasionner, au sein d'un établissement réputé pour ses systèmes de contrôle, près de 5 milliards d'euros de pertes en quelques jours ?Alors que le prochain " haut comité de place " se tiendra le 14 février sous la présidence de Christine Lagarde, ministre de l'Économie, les responsables de la place de Paris se placent sur le terrain de l'action collective et de long terme. " Malgré la cacophonie politique actuelle, le développement de l'industrie financière reste un enjeu majeur. Toute décision hâtive serait préjudiciable à notre économie ", fait valoir Arnaud de Bresson, délégué général de Paris Europlace. " Il ne faut pas confondre un dérapage dans un établissement et notre effort de long terme ", ajoute-t-il.MISE EN RESEAUFinance Innovation, le pôle de compétitivité labellisé en juillet dernier pour mettre en réseau les professionnels de la finance, les centres de recherche et les universités, a réuni son conseil supérieur mardi soir. Une centaine de participants était présente dont plusieurs PME qui ont trouvé grâce à cette initiative des soutiens financiers publics nécessaires à leur développement. " Environ 200 nouvelles sociétés de gestion ont vu le jour en région Île-de-France depuis trois ans. Certaines d'entre elles ont été créées par des Français rentrés de Londres ", explique Arnaud de Bresson.Jean Laurent, président du pôle et ancien directeur général du Crédit Agricole, estime que l'affaire SG a conforté la nécessité de cette action : " Il y a des leçons à tirer pour un meilleur contrôle du risque. Mais l'un des objectifs prioritaires de Finance Innovation est justement de développer la recherche sur la gestion des risques de marché en plus de concevoir des produits financiers plus simples et plus transparents. "Le conseil a également été l'occasion de rappeler qu'une quinzaine des chaires de recherche avait déjà été lancée à l'initiative de banquiers de la place et qu'un forum se tiendrait les 27 et 28 mars sur le thème de la maîtrise des risques financiers des produits structurés et dérivés de crédit.
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