2009, l'année de tous les risques

À en croire la décontraction apparente des opérateurs de marché à la fin de l'année 2009, la crainte d'une faillite d'ampleur mondiale qui les terrorisait dix mois plus tôt n'est plus qu'un vieux cauchemar. Le stress, quel stress ? L'indice VIX, surnommé l'indice de la peur, qui mesure les anticipations de fluctuations mensuelles du S&P 500, a enfoncé le plancher symbolique des 20 % dans les derniers jours de décembre. Il avait culminé à 80,86 % en novembre 2008 ! La volatilité des marchés actions est retombée à sa moyenne historique.Certes, ce soulagement est en partie « technique ». « Les débouclages de fin d'année opérés sur les produits dérivés font habituellement baisser, et plus particulièrement cette année, la volatilité à court terme », note Thierry Cantet, responsable de la recherche sur dérivés actions chez Calyon. Mais une chose est sûre : les investisseurs ont retrouvé le goût du risque ce qui a permis au marché actions de vivre un rebond historique. Non sans raison. Comme le souligne Thierry Cantet, « les risques systémiques ont disparu et les craintes de faillite dans le compartiment des actions ont sensiblement diminu頻. Notamment parce que, explique Arnaud Cayla, gérant chez Barclays, les industriels et les acteurs du secteur financier sont parvenus à récolter sur les marchés de capitaux les fonds nécessaires à leur survie. Et ce alors que les entreprises ont montré une surprenante réactivité face à la crise en mettant tout en ?uvre pour préserver au mieux leurs niveaux de marge.Aujourd'hui, les chefs d'entreprise sont avant tout confrontés à des incertitudes portant sur les évolutions de leur chiffre d'affaires et sur la reprise des investissements. Des inquiétudes assez classiques dans la vie des affaires. En revanche, les craintes se sont déplacées. Les États qui ont pris en charge le sauvetage des banques et le soutien à l'activité économique doivent gérer des endettements colossaux. Tous les observateurs s'accordent à penser que la dégradation de la qualité des dettes publiques constitue l'un des principaux facteurs de risque pour les marchés dans les prochains mois, aux côtés d'un éventuel relèvement des taux d'intérêt et d'une possible flambée du prix des matières premières et de l'énergie.déboires de duba﫠La remontée inattendue du risque public apparaît comme l'une des causes possibles de la formation d'une prime de risque sur les actions et sur l'euro », considère pour sa part François Chevallier, stratégiste chez Banca Leonardo. Les déboires financiers de Dubaï et l'abaissement de la note de la dette grecque ont sonné comme un avertissement. Avec pour effet un renchérissement des couvertures contre un risque de défaut (CDS) des pays du G10, dont le prix est désormais trois fois plus cher qu'avant la chute de Lehman. Fabio Marquetty
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