Les 5 idées neuves de Davos 2010

Davos 2009 : l'attaque cardiaque. Davos 2010 : le réveil du miraculé. Il y a un an, c'était la panique. Les dirigeants réunis dans la station des Grisons craignaient que la faillite de Lehman Brothers précipite le monde ? et eux avec ? dans une profonde dépression. Quand les mêmes, ou presque, se sont retrouvés la semaine passée pour la quarantième édition du forum, il régnait dans leurs rangs un sentiment de soulagement ? « On a échappé au pire », a-t-on beaucoup entendu ? mêlé d'inquiétude : « On n'est pas sorti du bois », concluaient tous les intervenants. Un double sentiment qui ressortait aussi du traditionnel sondage réalisé désormais par PricewaterhouseCoopers auprès des dirigeants de multinationale : chez eux, c'est l'optimisme retrouvé pour leur business ; c'est la crainte, quand même, d'une rechute.De Dominique Strauss-Kahn, le patron du FMI, à Larry Summers, l'économiste de Barack Obama, en passant par Christine Lagarde ou Joseph Ackermann (Deutsche Bank), tous les participants se sont réjouis d'une reprise confirmée par les chiffres américains de vendredi. Une reprise néanmoins très inégale, « à plusieurs vitesses », a souligné DSK. En trois lettres : « LUV », selon l'un des intervenants. Une reprise en L pour l'Europe (une chute, puis une stabilisation) ; en U pour l'Amérique (une chute, un plat, puis un redémarrage) ; et en V pour l'Asie (une chute puis un rebond). « Reprise statistique, récession humaine », s'est inquiété Larry Summers en évoquant la montée continue du chômage dans son pays. « Reprise forte, et par certains aspects, dangereuse aussi », a averti Zhu Min, de la Banque populaire de Chine.En appelant les gouvernements à ne pas baisser la garde trop vite, à ne pas retirer leurs soutiens à l'économie, le patron du FMI a fait l'unanimité. Les débats ont donc porté, cette année, sur la conduite à suivre pour les États dans la sortie de crise. Dans la foulée de l'intervention de Nicolas Sarkozy, jeudi, et après les propositions de Barack Obama, la question de la régulation bancaire optimale a aussi largement dominé les débats. C'est, plus généralement, sous le sigle des trois R (repenser, redéfinir et reconstruire), la recherche d'une « nouvelle normalit頻 qui était au centre des débats. Le retour au « business as usual » apparaissait, au fil des ateliers, un impossible voyage. Le monde se cherche un nouvel « état normal », avec un nouveau modèle de croissance (décarbonée, équilibrée, responsable), de nouveaux rapports de force entre l'Est et l'Ouest, entre l'État et l'entreprise, entre l'individu et la technologie aussi. Le miraculé va bien, mais il ne sait pas où il va.
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