La mondialisation de la finance a connu un coup d'arrêt

La crise financière aurait-elle mis fin à la mondialisation de la finance ? Selon une étude de McKinsey Global Institute (MGI), cette dernière se développe bien moins lentement depuis le début de la crise. Ainsi, McKinsey évalue à 225.000 milliards de dollars, en 2012, la valeur cumulée des actifs financiers mondiaux : actions, obligations d\'Etats, d\'entreprises ou financières, prêts titrisés ou non titrisés.Depuis 2007, la croissance annuelle de cette valeur est de 1,9%. Entre 1990 et 2007, elle était de 7,9%. \"Il est frappant de constater que ce ralentissement concerne aussi bien les économies matures en phase de désendettement que les économies émergentes\", constate le MGI.Corrections des bullesLes actions sont les plus touchées par cette chute en valeur des actifs : alors qu\'elles connaissaient une croissance annuelle de 8% en moyenne entre 2000 et 2007, elles baissent désormais de 5,5% en moyenne par an. Les prêts titrisés sont passé d\'une croissance annuelle moyenne de 15,9% à une lente baisse de -0,7%.\"Certaines de ces évolutions constituent des corrections par rapport aux excès ayant entraîné le gonflement de bulles, commente McKinsey, néanmoins, d\'autres évolutions auraient des conséquences néfastes pour l\'investissement privé et les perspectives de croissance à long terme\".Chute des flux transfrontaliersEn plus de cette lente croissance de la valeur des actifs, le MGI a constaté une chute de 61% des flux de capitaux entre différents pays. De 11.800 milliards de dollars sur l\'année 2007, ils devraient s\'élever à 4.600 milliards de dollars en 2012 selon leurs estimations. \"L\'Europe compte pour 70% de ce reflux\", relate le cabinet qui ajoute : \"ce sont les banques centrales qui alimentent 50 % des flux financiers transfrontaliers au sein de la zone Euro\".Au niveau mondial, les banques, confrontées aux nouvelles exigences de fonds propres, se sont repliées sur leurs marchés géographiques ou sur leurs lignes de métier prioritaires.Croissance des flux dans les pays émergentsSi les pays émergents ont vu leurs marchés financiers cesser de se développer depuis 2008, l\'étude met en avant le fait que les flux de capitaux entrants ou sortants dans ces pays ont \"significativement rebondi\", \"dépassant leur point culminant pré-crise dans de nombreux pays émergents\".Selon le rapport, deux scenarios se profilent désormais. Le premier décrit un système basé sur la formation de capital essentiellement à l\'échelle domestique. Le second prévoit un développement plus soutenable des marchés financiers et de leur développement international.
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