Camille Grand Directeur de la Fondation sur la recherche stratégique.Le voyage de Nicolas Sarkozy aux états-Unis a-t-il été utile ? Il était important pour la relation franco-américaine, d'autant que l'on avait beaucoup glosé sur le peu d'interêt du président Obama pour l'Europe et la France. Sur le papier, tout rapprochait les deux hommes : jamais un président français n'a été autant américanophile, et rarement un président américain avait eu une telle communauté de vues, économiques ou stratégiques, avec les Européens. Dans les faits, Obama a compris que la froideur dont il a fait preuve lors des célébrations du Débarquement le desservait. Il a choisi de donner un nouveau signal avec Nicolas Sarkozy. Est-ce donc plus sur un plan personnel que les choses ont avancé ? Le jeu, déséquilibré, entre deux puissances, la France et les Etats-Unis, qui pensent de façon « universelle », existera toujours. Par ailleurs, il y a des nuances entre les deux présidents actuels dans l'approche des grands sujets. Toutefois, Sarkozy et Obama partagent une proximité générationnelle, ainsi qu'une proximité sur des sujets tels que l'Iran, l'Afghanistan, le Proche-Orient. Peut-on espérer des avancées concrètes, au G20 de Toronto, en juin prochain ? L'agenda n'est pas encore totalement établi. D'ailleurs, le format même du G20 est quasiment encore en cours de création. Les deux pays signalent qu'ils l'acceptent comme une enceinte de premier rang. Ils pourraient pousser des initiatives. Même si la France colbertiste milite pour une réglementation financière accrue alors qua la marge de manoeuvre d'Obama est contrainte par Wall Street. Même chose sur le climat, le président américain n'a pas les coudées franches face au Congrès. Propos recueillis par L. J. B. Obama a choisi d'envoyer un nouveau signal aux Européens.flashinterview

latribune.fr

31 Mars 2010, 23:18

Partager :