Terrena veut rendre l'agriculture intensive plus écologique

Après avoir lancé de nombreuses expérimentations depuis plusieurs années pour montrer que l'agriculture peut être écologiquement intensive (AEI), le premier groupe coopératif français vient de passer de la théorie à la pratique. Jeudi et vendredi derniers, dans un laboratoire géant et en plein air, Terrena a présenté les résultats probants des travaux menés avec des agronomes, dont Michel Griffon (directeur adjoint de l'Agence nationale pour la recherche et défenseur de l'AEI), des scientifiques, mais aussi des agriculteurs. Bon sensLa démarche consiste à réduire l'usage des engrais chimiques et des antibiotiques, et la consommation des énergies fossiles en se servant du potentiel de l'écosystème dont les fonctions productives sont amplifiées par les nouvelles technologies. « Il n'est pas question d'interdire l'usage des engrais chimiques comme le fait l'agriculture biologique car nous voulons maintenir des rendements élevés », prévient Christophe Couroussé, chargé de communication de Terrena. Car il s'agit d'augmenter la production pour diminuer les importations et maintenir la rentabilité économique des exploitations. Étonnamment, l'AEI fait preuve de beaucoup de bon sens en remettant au goût du jour d'anciennes pratiques. Ainsi, on redécouvre les bienfaits de la couverture des sols par différentes espèces végétales dont certaines fixent l'azote de l'air nécessaire au développement des autres. Ce qui remplace les engrais, mais aussi protège les sols et augmente le stockage de l'eau. Pour protéger les arbres fruitiers des nuisibles, les vergers sont tout simplement recouverts d'un filet protecteur et des haies sont plantées autour des vergers pour réguler les insectes. « Un exploitant a posé ce filet sur ses 15 hectares de verger et n'a utilisé aucun produit phytosanitaire l'an dernier », assure Christophe Couroussé. La nutrition animale n'est pas en reste. Des huiles essentielles (notamment de la cannelle) servent de complément alimentaire aux volailles pour renforcer leurs défenses immunitaires. Résultat : 90 % des lots testés chez 357 éleveurs ne sont plus traités par antibiotiques. Des essais sont en cours sur les lapins, les ruminants et les porcs.Mais l'un des résultats les plus innovants est probablement le binage du maïs avec un tracteur autoguidé par satellite qui consiste à géolocaliser les graines lors de la semence. Pratique ancestrale abandonnée car trop coûteuse en temps et ressources humaines, le binage sert à briser la couche superficielle de la terre pour en améliorer l'irrigation et la minéralisation, ce qui réduit la consommation d'eau et d'engrais chimiques. Si le procédé est encore coûteux (20.000 euros l'antenne satellite) car le réseau n'est pas largement déployé, il devrait s'avérer très économique à terme en réduisant l'usage des engrais et la consommation de gasoil.
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