Nicolas Sarkozy, un allié « à bonne distance »

Ils ont fréquenté les mêmes bancs à Sciences po, se connaissent et se tutoient. Au cours de la campagne de l'élection présidentielle de 2007, Laurence Parisot, déjà présidente du Medef, avait refusé officiellement de soutenir un candidat. Mais son combat contre les 35 heures et ses revendications en faveur d'une fiscalité allégée montraient clairement sa préférence. Aussi, lorsqu'elle propose au chef de l'État nouvellement élu d'intervenir à son université d'été organisée sur le campus d'HEC de Jouy-en-Josas fin août 2007, Nicolas Sarkozy répond présent. Devant des chefs d'entreprise acquis à sa cause, il prononcera un discours marquant « l'entrée dans la deuxième phase des réformes économiques ». Par la suite, les relations entre le chef de l'État et la patronne des patrons, qui se voient régulièrement en tête-à-tête ou en présence de Raymond Soubie, conseiller social de l'Élysée, ont évolué au gré des dossiers et de l'actualité économique et sociale.Même si le chef de l'État voit aussi régulièrement les leaders syndicaux, la proximité entre l'Élysée et le Medef est régulièrement décriée. Pourtant, « le Medef est à la bonne distance. On sait dire non quand il le faut », répond-on avenue Bosquet. Un exemple?? L'intervention de Laurence Parisot dans la cour de l'Élysée à l'issue du sommet social du 18 février 2009, pour « dire non à la règle des trois tiers sur le partage des profits prononcée par le chef de l'État », rappelle un de ses collaborateurs. La réaction du chef de l'État n'a pas tardé. « Un âne qui n'a pas soif »Quelques jours plus tard, à l'occasion d'une réception à l'Élysée à laquelle étaient conviés l'ensemble des députés UMP, Nicolas Sarkozy indique?: « Je ne peux pas accepter que Laurence Parisot dise qu'elle n'a pas le désir d'évoquer le partage des profits. » Et d'ajouter, ironiquement, qu'on « ne peut pas faire boire un âne qui n'a pas soif »...Cet épisode a rafraîchi les relations entre le Medef et l'Élysée. Mais d'autres dossiers ont rapproché les deux dirigeants. Certaines réformes reprennent en effet des idées issues du camp patronal, comme le recul de l'âge légal de départ à la retraite, martelé de longue date par le Medef et désormais au coeur de la réforme du gouvernement.Le rayonnement de la France à l'international est également une préoccupation partagée. En effet, c'est désormais au Medef international que revient le soin de dresser la liste des chefs d'entreprise qui accompagnent Nicolas Sarkozy à l'étranger, pour décrocher des marchés. Et Laurence Parisot fait souvent partie du voyage. Fin mai, elle participait au 25e sommet France-Afrique, organisé à Nice. Plus récemment, elle a accompagné le chef de l'État pour le G20 à Toronto (Canada). Un déplacement dans la droite ligne des G8 patronaux organisés à son initiative avec ses homologues canadien, américain, allemand, britannique ou italien.I. M.
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