Le budget 2011-2013 est marqué du sceau de la rigueur

Deux chiffres valent mieux qu'un long discours. A la fin du premier trimestre 2010, la dette publique de la France a franchi pour la première fois le seuil de 80 % du PIB à 80,3 %. En valeur cela représente 1.535,5 milliards d'euros, soit 24.000 euros par habitant. Tirant les conséquences de cette dégradation, le gouvernement revoit la trajectoire de sa dette publique. Celle-ci devrait peser à la fin de cette année 83,7 % de la richesse nationale et ne devrait commencer à refluer qu'en 2013. Paradoxalement, ces mauvaises statistiques servent le ministre du Budget : elles illustrent l'urgence à redresser la barre. François Baroin, auditionné par les parlementaires dans le cadre du débat d'orientation budgétaire, a rappelé l'intention de la France de ramener le déficit public à 6 % du PIB en 2010 et à 3 % en 2013. Pour y parvenir, le gouvernement entend jouer sur deux registres. Le premier est celui de la dépense publique, qui ne doit pas progresser de plus de 0,6 % par an en moyenne entre 2011 et 2013. Le gel des salaires des fonctionnaires (lire ci-contre) en 2011 va dans ce sens. Quant aux dépenses de l'Etat, elles n'augmenteront pas plus vite que l'inflation. Etant donnée la progression de la charge de la dette et des pensions, cela signifie une stagnation en valeur. 150 mesuresPour certains ministères, cela devrait même être une baisse. « Cette règle est d'un niveau d'exigence sans précédent pour les politiques publiques », peut-on lire dans le document transmis aux élus. Les plafonds de dépenses de chaque ministère devraient être communiqués aux parlementaires d'ici la fin de la semaine. Pour tenir cette ligne, Paris s'appuie sur l'impact de réformes comme celle des retraites, mais aussi sur les effets de la deuxième vague de la Révision générale des politiques publiques. Comptant 150 mesures, dont beaucoup tournées vers la simplification, cette RGPP 2 doit dégager 10 milliards d'euros d'économies d'ici 2013. Trois milliards proviendraient des suppressions de postes de fonctionnaires (100.000 d'ici 2013), 2 milliards seraient alimentés par les coupes dans les crédits de fonctionnement et 5 de la réduction des crédits d'intervention. Deuxième registre, actionné par le gouvernement, la réduction des niches fiscales et sociales ? qui représentent un coût de 115 milliards d'euros. Bercy évoque « au moins » 8,5 milliards d'économies dès 2011 en rabotant les niches fiscales, François Baroin ne cachant pas que l'on pourrait aller jusqu'à 10 milliards d'ici 2013.
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