Le dialogue social dans les TPE, objet de polémique dans la majorité

Alors que la CFDT juge « scandaleuse » l'intervention du groupe UMP sur le texte en discussion à l'Assemblée créant des modalités de dialogue social dans les très petites entreprises (TPE), la CGPME pousse un « ouf de soulagement ». Mardi soir, avec l'appui de Jean-François Copé, et contre l'avis du gouvernement, les députés UMP ont supprimé en commission des affaires sociales l'article 6 du texte, qui permettrait de mettre en place des commissions paritaires territoriales chargées de veiller à l'application des accords collectifs dans ces entreprises. Pour Laurent Berger, secrétaire national de la CFDT, « cette décision est le résultat du lobbying extraordinaire de certaines organisations patronales » sur un « débat fantasmagorique et irréaliste car on fait porter à ces commissions paritaires des choses incroyables et fausses ». Selon lui, le texte  ? et les quelque 4 millions de salariés qui n'ont pas de représentant pour les défendre ? font les frais « du conflit entre le gouvernement et le groupe UMP, celui-ci voulant montrer son autorité sur le gouvernement ».« Contrepoids »Mercredi, la CFDT a présenté les résultats d'un sondage mené auprès de salariés de petites entreprise. « C'est le contrepoids de l'enquête menée par OpinionWay pour le compte de Fiducial et qui est un beau tour de manipulation », explique Laurent Berger. Réalisée en mai, cette enquête montrait que 79 % des patrons de TPE pensent que la mesure de la représentativité syndicale n'améliorera pas le dialogue social au sein de leur entreprise. Faux, indiquent en substance les résultats dévoilés mercredi de l'enquête CFDT intitulée « Votre vie au travail ». 63 % des salariés des entreprises de moins de 50 salariés estiment en effet utile d'avoir un porte-parole auprès de leur employeur. Et la confiance pour les représenter face à leur employeur va avant tout à une personne qualifiée du monde syndical (53 %).Le texte, défendu par le ministre du Travail, Eric Woerth, sera en discussion à l'Assemblée nationale le 7 juillet. D'ici là, la CFDT appelle les députés à lire le projet de loi et regrette « l'antisyndicalisme qui se développe dans une certaine frange du patronat et relayée par certains politiques ». Elle espère qu'un amendement réintroduisant l'article 6 dans le projet de loi sera déposé soit par un député, soit par le gouvernement lui-même. Isabelle Moreau
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