Nicolas Sarkozy « réorganisera » le gouvernement en octobre

Nicolas Sarkozy jette un voile estival pudique sur un climat politique de plus en plus délétère et se donne le temps de la réflexion avant de trancher, à l'automne, sur le sort des ministres du gouvernement Fillon. Une fois que la réforme des retraites sera bien enclenchée. Le chef de l'Etat, qui déjeunait mercredi avec des élus de l'UMP, comme il en a pris l'habitude depuis la défaite aux régionales de mars, a mis un terme aux rumeurs sur un remaniement gouvernemental imminent. « Il réorganisera le gouvernement en octobre et tirera sévèrement les conséquences de comportements de ministres », a dit le député de Mayenne Yannick Favennec. La refonte touchera aussi l'UMP.Ces derniers jours, des élus de la majorité avaient demandé le renvoi de plusieurs ministres et secrétaires d'Etat, à qui ils reprochent un train de vie peu compatible avec la rigueur demandée en temps de crise. Des souhaits auxquels le Premier ministre François Fillon était, semble-t-il, prêt à répondre. « Tout ce que je ferai à chaud compliquera ma tâche », a tranché Nicolas Sarkozy mercredi. Mais il a laissé entendre que les jours gouvernementaux de Christian Blanc, Alain Joyandet ou Rama Yade étaient comptés. « Je me rappellerai les noms », a-t-il dit.Le chef de l'Etat s'est présenté comme « un point fixe » dans la tempête. Pas question de céder sous la pression de l'opposition. Et surtout dans l'affaire Woerth. « Si je dis à Eric : ?tu dois partir?, ça voudra dire qu'il y a donc quelque chose » à lui reprocher, a expliqué Nicolas Sarkozy, avant d'ajouter : « Liliane Bettencourt est la femme la plus riche de France [...]. Je ne veux pas qu'elle foute le camp en Suisse ! »Le chef de l'Etat s'en est pris indirectement à son ancienne adversaire à la présidentielle de 2007, la socialiste Ségolène Royal, qui avait dénoncé mardi soir sur TF1 un « système Sarkozy corrompu ». Nicolas Sarkozy a lancé : « Quand Pierre Bergé [soutien de Ségolène Royal] achète ?Le Monde? , on dit ?c'est la démocratie?, mais quand Mme Bettencourt donne 7.500 euros à l'UMP, elle a le droit aussi non ? »contre-attaqueLa contre-attaque de Nicolas Sarkozy a été appuyée à l'Assemblée par François Fillon, qui a dénoncé l'acharnement du Parti socialiste que le Premier ministre a jugé « indigne » d'un « grand parti de responsabilit頻. Le groupe PS a déposé de son côté sa proposition de résolution visant à créer une commission d'enquête sur l'affaire Bettencourt. Le chef de file des députés UMP, Jean-François Copé, a estimé de son côté que Ségolène Royal avait tenu « des propos de haine qui rappellent ceux de Marine Le Pen ». La présidente de la région Poitou-Charentes a vu dans les réactions outragées de l'UMP une « perte de sang-froid » du camp sarkozyste.
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