La Belgique prend la présidence de l'Union européenne

« Surréaliste ». C'est souvent le premier adjectif qui vient à la bouche des Belges pour décrire leur pays. La Belgique prend en effet ce jeudi les rênes de la présidence tournante de l'Union européenne pour six mois... sans gouvernement. Le nationaliste flamand Bart De Wever, qui a remporté le 13 juin les élections législatives dans le nord du pays, poursuit sa mission d'information pour constituer une coalition. Il table sur un nouveau gouvernement pour le mois d'octobre. Cependant, bon nombre de responsables politiques ne semblent pas croire à un dénouement d'ici à la fin de la présidence belge, le 31 décembre. Dans l'intervalle, c'est donc le gouvernement démissionnaire d'Yves Leterme qui se charge des affaires courantes. Pour les Belges, habitués à vivre sans gouvernement sur de longues périodes, ce n'est pas un problème. Au contraire, « c'est même mieux ! », confie un haut responsable du Royaume. Mieux pour l'Europe et mieux aussi pour le pays. Pouvoirs amoindrisSur le plan national, le fait d'avoir un gouvernement aux pouvoirs amoindris permet « de ne pas engendrer de nouvelles dépenses importantes », souligne le même dirigeant, avant d'ajouter : « c'est une sorte de rigueur ! ». Sur le plan européen, la présidence belge prévoit depuis longtemps de servir humblement de rampe de lancement à la mise en oeuvre du traité de Lisbonne, après une présidence espagnole de transition. En fait, « ceci n'est pas une présidence », pour paraphraser le concept du surréaliste belge René Magritte. Sous Lisbonne, le rôle d'une présidence tournante n'est plus de « présider » l'Union mais de diriger les travaux des conseils des ministres.Aussi, le premier ministre Yves Leterme et le ministre des Affaires étrangères Steven Vanackere se disent déterminés à s'effacer au profit du Belge Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, et de la Britannique Catherine Ashton, chef de la diplomatie européenne. L'un des défis majeurs de ce semestre sera de mettre le nouveau service diplomatique de l'Union sur les rails, avec un embryon d'équipe : une trentaine de diplomates dès le mois de décembre. En attendant, la Belgique mettra tout son réseau diplomatique à la disposition de « Cathy » Ashton. Cette présidence cherchera également à jeter les bases de la fameuse gouvernance économique, « le tout étant de savoir ce que l'on veut mettre dedans », explique un ministre. Yann-Antony Noghès, à Bruxelle
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