Bruxelles veut sanctionner financièrement les pays qui dérapent

Pour réduire une fracture, il y deux solutions : le plâtre ou les broches. Les Vingt-Sept, et plus encore les seize pays membres de la zone euro, ont essayé jusqu'à présent le plâtre. C'était le Pacte de croissance et de stabilité avec sa procédure de déficit excessif, déclenchée lorsqu'un un pays crevait le plafond de 3 % de déficit public. On ne forçait pas les choses et on misait sur le facteur temps pour que tout rentre dans l'ordre. Mais cela n'a pas permis de remettre en ligne compétitivité et finances publiques. La Commission propose donc de changer de remède. Hier, elle a mis sur la table des broches pour forcer les Vingt-Sept à converger en s'attaquant aux « déséquilibres macroéconomiques ». Elles sont détaillées dans une contribution au groupe de travail Van Rompuy sur la gouvernance économique. Une série d'indicateurs comme le taux de change réel, la balance des paiements courants, le coût du travail, les prix de l'immobilier, ou encore l'endettement public et privé, permettraient d'améliorer la « surveillance » de chaque pays. Attirer l'attentionUn « système d'alerte » permettrait d'attirer l'attention sur les nécessaires réformes et de signaler une « position de déséquilibres excessifs... dans les cas les plus sérieux », a expliqué le commissaire en charge des affaires économiques et monétaires Olli Rehn. « De tels instruments auraient permis de prévenir la bulle immobilière espagnole », a-t-il ajouté. L'instrument principal de cette surveillance est le « semestre budgétaire » qui serait lancé dès 2011. Il s'agit d'une sorte d'examen annuel prolongé où les ministres des finances seraient contraints de passer sous les fourches caudines de la Commission. Reste à savoir si les gouvernements seront prêts à subir un tel examen, d'autant qu'en cas de divergences persistantes, la Commission prévoit de serrer les vis : une suspension des aides communautaires ou des sanctions financières sous la forme de réserves obligatoires sont envisagées.Yann-Antony Noghès, à Bruxelle
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.