Le Portugal exerce son droit de veto contre l'offre de Telefónica sur Vivo

La menace, évoquée par le Premier ministre portugais, José Socrates, de recourir au droit de veto de l'État pour bloquer la tentative de Telefónica de prendre le contrôle de Vivo, le principal actif de Portugal Telecom (PT), a été mise à exécution. Mercredi, le gouvernement portugais a utilisé sa « golden share » pour renverser le vote des actionnaires de PT lors de l'assemblée extraordinaire convoquée spécialement pour l'offre de Telefónica. La veille au soir, le géant madrilène avait relevé pour la deuxième fois son offre, de 6,5 à 7,15 milliards d'euros, sur les parts de PT dans le numéro un brésilien du mobile, que les deux opérateurs ibériques co-contrôlent. Et partant, il avait fortement augmenté ses chances de l'emporter. Le vote a d'ailleurs été massivement favorable à l'offre : 73,9 %. Mais « l'État portugais, à travers ses 500 actions de catégorie A, a voté contre l'offre. Si bien que l'offre de Telefonica a été rejetée » explique Portugal Telecom dans un communiqué. « Tous les actionnaires, et en particulier Telefónica, connaissaient la position du gouvernement », a observé José Socrates. « Cette offre ne prenait pas en compte les intérêts stratégiques que Vivo représente pour Portugal Telecom », a-t-il justifié. L'action Portugal Telecom a subi le contre coup de cette issue inattendue en cédant plus de 5 %. Réaction attendueLes investisseurs s'interrogent sur la réaction à venir de Telefónica. La fusion de Vivo avec ses activités dans le fixe au Brésil (Telesp) aurait pu dégager 2,8 milliards d'euros de synergies. Vivo possède une part de marché de l'ordre de 30 % au Brésil, un pays convoité par les opérateurs européens. Telefónica s'est déjà fait souffler l'opérateur fixe GVT par Vivendi l'hiver dernier. Plusieurs options se présentent à son PDG, Cesar Alierta, qui s'était montré déterminé à prendre le contrôle de Vivo. La première, le recours juridique : la Cour européenne de justice doit en effet se prononcer le 8 juillet sur la légalité des « droits spéciaux » conférés à l'État portugais par ses actions privilégiées au capital de PT. Une option d'autant plus crédible que Portugal Telecom a indiqué à plusieurs reprises que la « golden share » de l'État ne s'appliquerait pas lors du vote. Le coup de force : une OPA hostile sur PT, qui vaut actuellement en Bourse autant que l'offre de Telefónica sur ses seules parts dans Vivo. L'abandon pur et simple, peu probable, au vu de l'intérêt stratégique de Vivo. La solution de remplacement : se rabattre sur la filiale brésilienne de Telecom Italia Mobile. D. C.
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