La facture finlandaise d'Areva s'alourdit une nouvelle fois

Et de sept ! Comme chaque semestre (sauf un) depuis le début en 2005 de la construction de son EPR en Finlande, Areva a enregistré des provisions pour faire face aux dérapages de ce chantier. Elle s'élève cette fois-ci à 550 millions d'euros. Le groupe estime désormais à 2,3 milliards d'euros les pertes finales sur ce contrat, qui représentait un investissement initial de l'électricien finlandais TVO de 3 milliards d'euros. Les relations sont de plus en plus tendues sur place, chacun réclamant à l'autre entre 1 et 2 milliards d'euros de dédommagement. Areva monte encore d'un cran aujourd'hui en menaçant de suspendre les travaux. « Les dernières phases du chantier », qui doivent débuter cet automne, ne seront exécutées que si un accord préalable « complet » de TVO est obtenu, a prévenu la présidente du directoire d'Areva, Anne Lauvergeon.céder « en bloc » T&DCette nouvelle provision, associée à « un effet de saisonnalité négatif », plombe les résultats semestriels du groupe nucléaire. Son résultat net fond de 79 %, à 161 millions d'euros. Le résultat opérationnel s'évapore, à 16 millions d'euros, en chute de 97 %. Toutes les activités du groupe participent à ce plongeon, en particulier le pôle réacteurs et services dont la perte opérationnelle se creuse, à 608 millions d'euros (contre 258 millions au premier semestre 2008).Anne Lauvergeon prévoit néanmoins pour 2009 un résultat opérationnel « voisin » de celui de 2008 (417 millions d'euros). Elle met en avant « le dynamisme commercial » de son groupe. « Nous attendons la commande d'un deuxième EPR pour le second semestre », annonce-t-elle. En attendant, le carnet de commandes d'Areva s'est accru de 28,2 % (à 48,9 milliards d'euros) dans la première moitié de l'année.À l'inverse de TVO, les relations avec Siemens se sont détendues. Les deux groupes, qui négocient le prix de rachat par Areva des 34 % détenus par Siemens dans Areva NP, estimés à 2 milliards d'euros en 2007, « se sont laissé un peu de temps pour tenter de conclure à l'amiable ». Les deux groupes ont par ailleurs signé un nouvel accord de partenariat long terme dans le domaine du « contrôle-commande », spécialité de Siemens.Quant au processus de cession en cours de la branche Transmission et Diffusion (T&D), Anne Lauvergeon a fermement répété : « La vente de T&D se fait en bloc conformément aux infos-mémos envoyés. » Refusant tout commentaire sur l'intérêt suscité, vif selon nos informations (voir « La Tribune » du 31 juillet 2009), elle complique ainsi la tâche d'Alstom et Schneider, les deux candidats favoris du gouvernement, qui veulent se partager cette activité.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.