Vodafone contre-attaque au Royaume-Uni

TélécomsPour se relancer sur le marché britannique, Vodafone mise sur Internet. Le numéro un mondial de la téléphonie mobile, mais désormais numéro trois sur son propre marché, vient de décrocher un contrat de distribution de l'iPhone pour la Grande-Bretagne. L'annonce arrive au lendemain d'un autre contrat de distribution de l'iPhone pour Orange UK. Ces deux accords mettent fin à l'exclusivité qu'avait O2 (filiale de l'espagnol Telefonica) depuis novembre 2007 en Grande-Bretagne pour le téléphone d'Apple. O2, qui avait gagné des parts de marché ces dernières années, perd ainsi l'un de ses atouts maîtres.plan de relanceVodafone sera cependant le dernier des trois principaux opérateurs du pays à arriver sur le marché britannique. Il vendra des iPhone début 2010, tandis qu'Orange sera présent juste à temps pour les fêtes de Noël. L'opérateur britannique espère cependant que ce contrat marquera le début de sa reconquête de son marché domestique, qui représente 13 % de son chiffre d'affaires. Un marché prochainement dominé par le duo en création des filiales britanniques d'Orange et de T-Mobile (Deutsche Telekom) suivi par O2. « Nous étions considérés dans certains marchés comme une marque premium, et ce n'était pas la meilleure position », reconnaît Michel Combes (photo), le directeur Europe de Vodafone, en poste depuis un an.Vodafone a donc arrêté un plan de relance. Une partie, traditionnelle, relève de la compétition commerciale avec des offres plus généreuses. L'autre partie est de se concentrer sur les utilisateurs des smartphones. « Nous assistons à l'explosion du transfert de données dans la téléphonie mobile, explique Michel Combes. Cela représente désormais 10 % de notre chiffre d'affaires, et c'est en hausse de 18 % sur un an. »Dans cette logique, Vodafone a décidé en mai de rendre publiques ses spécifications techniques aux développeurs d'applications. Concrètement, ceux-ci peuvent avoir accès à la facturation de Vodafone. « Cela permet par exemple à des journaux comme ?La Repubblica? et ?El Pais? de vendre des articles sur téléphone portable, que les clients payent directement sur leur facture de téléphone », explique Michel Combes.La première étape de cette stratégie « ouverte » s'est concrétisée la semaine dernière avec le lancement de « Vodafone 360 ». Cette gamme d'offre Internet sur téléphone portable centralise toutes les applications des utilisateurs (e-mails, réseaux sociaux, téléphone?) avec les différents carnets d'adresses. Des accords ont été signés avec Facebook, Twitter, ou encore Google pour faciliter cela. Mais ce projet ne fait pas l'unanimité : « Je ne crois pas que grand monde va faire l'effort de réunir ses carnets d'adresses, ni même n'aura envie de réunir ces groupes de personnes », note sous couvert d'anonymat un employé de Vodafone. Néanmoins, il s'agit d'un vrai changement de stratégie pour l'opérateur. Il y a seulement deux ans, les utilisateurs de Vodafone n'avaient pas accès à l'ensemble d'Internet depuis leur téléphone, notent les analystes de CCS Insight.Enfin, l'opérateur espère que son ouverture pourra attirer les développeurs d'application vers lui. Avec 300 millions de clients à travers le monde, Vodafone représente une porte d'entrée vers un énorme marché. D'autant plus qu'il a créé un joint-venture avec China Mobile, Verizon Wireless (États-Unis) et Softbank Mobile (Japon), pour unifier ses spécifications techniques. « Les développeurs ont directement accès à un potentiel de 1,1 milliard de clients », vante Michel Combes.
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