Le PIB en hausse, le chômage aussi

Même si la France est sortie plus tôt que prévu de la récession ? dès le deuxième trimestre 2009 ?, elle est encore en crise. Ce message, martelé depuis la rentrée, Bercy l'a encore repris à son compte, hier. Le chômage continue d'augmenter, admettent les experts. Du coup, on ne peut parler de sortie de crise.Et ce sera le cas pendant encore de longs mois?: le gouvernement prévoit encore 190.000 destructions d'emplois dans les secteurs marchands en 2010, après 580.000 en 2009. Évidemment, d'une année sur l'autre, les chiffres sont moins mauvais. Mais pas de quoi inverser la courbe du chômage. Un retour aux créations d'emplois serait nécessaire pour la faire redescendre.Pour ce faire, la croissance économique devrait dépasser le maigre + 0,75 % affiché par le gouvernement, pour 2010. Certes, nombre d'économistes retiennent une prévision un peu supérieure (le PIB croîtrait d'un peu plus de 1 %, selon la moyenne de ces prévisions). Mais cet écart ne changerait pas grand-chose à la situation de l'emploi.Celle-ci pourrait avoir des conséquences macroéconomiques?: la hausse du chômage pourrait peser sur le pouvoir d'achat, et donc sur la consommation, l'un des soutiens de la croissance. Le gouvernement table sur une hausse de 1 % du pouvoir d'achat des ménages en 2010, accompagné d'une progression de la consommation de 0,8 %. pouvoir d'achat Cette prévision, la directrice des études économiques de la Sfac, Karine Berger, n'y croit guère. Car l'emploi va fortement se détériorer. « Cette année, les entreprises ont taillé dans leurs effectifs comme en 1993, alors que la récession a été deux fois plus importante. Elles vont donc encore supprimer de nombreux postes. » Du coup, selon Karine Berger, la masse des salaires versés aux ménages reculerait, entraînant une baisse de 0,5 % du pouvoir d'achat global. Résultat?: « Dans mon scénario, la croissance de la consommation est égale à zéro en 2010 », explique l'économiste. Elle rejoint le gouvernement dans sa prévision de croissance, mais seulement parce qu'elle table sur une fin d'année 2009 favorable. I. B.
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