« Veut-on nous pousser à la faute ? » Beaucoup d'élus locaux partagent aujourd'hui l'interrogation de Philippe Laurent, maire de Sceaux et président de la commission des Finances de l'Association des maires de France. Le budget 2010 a pour eux un goût amer. La dotation globale de fonctionnement, principale composante des concours financiers de l'État aux collectivités territoriales, n'augmentera que de 0,6 % l'an prochain (245 millions, pour un total de 41 milliards d'euros). Moitié moins que l'inflation prévue. En outre, la suppression de la taxe professionnelle les privera d'une recette dynamique, alors que n'est toujours pas décidé comment sera répartie entre collectivités la future contribution économique territoriale (CET). Dans ces conditions, et alors que leurs dépenses ? elles ? ne cessent de monter, les élus locaux n'auront guère le choix en 2010 : ceux qui pourront augmenter leurs impôts sur les ménages (taxe d'habitation et taxes foncières) le feront, les autres rogneront sur leurs dépenses. « Les communes pourront jouer plus facilement sur leur fiscalité ménage, mais les départements et régions qui n'ont plus guère de levier fiscal du fait de la suppression de la taxe professionnelle vont se retrouver dans la nasse », assure François Pupponi, maire de Sarcelles et membre de la Commission des finances locales (CFL). Les collectivités les plus pauvres seront les premières victimes. À l'instar de Sarcelles, dont le maire estime « impossible moralement et politiquement d'augmenter les impôts ménages » dans sa commune. Il taillera donc dans ses dépenses. À terme, faute de visibilité sur leurs ressources, les collectivités risquent de différer leurs investissements. Or, les collectivités ont réalisé les trois quarts de l'investissement public ces dernières années, et le plan de relance du gouvernement s'appuie largement sur elles? Stéphanie Tisserond

latribune.fr

01 Oct 2009, 1:44

Partager :