BCE  : la demande de liquidités à un an a fondu

C'est une nouvelle preuve de l'assainissement progressif du marché du crédit, même si la Banque centrale européenne répète à l'envi que les conditions ne sont pas encore revenues à « la normale ». Sa deuxième opération de refinancement sur douze mois, finalisée hier, donnait aux banques la possibilité d'emprunter, en échange de dépôts de garanties, autant de « cash » qu'elles le souhaitaient auprès de la BCE au taux alléchant de 1?%. Mais elle ne s'est pas soldée par l'afflux de liquidités attendu sur le marché monétaire de la zone euro. Non seulement la demande a été deux fois inférieure aux anticipations, se limitant à 75,24 milliards d'euros, mais elle n'a rien de comparable avec la première opération du genre menée par la BCE en juin. À l'époque, alors que la banque centrale de Francfort avait proposé pour la première fois une maturité de douze mois, contre six mois maximum jusque-là ? l'une des mesures les plus spectaculaires prises pour relancer le crédit et restaurer la confiance des banques ?, les institutions financières avaient emprunté un volume record de 442,24 milliards d'euros. 1.129 banques de la zone euro avaient participé à l'opération, alors qu'hier, elles n'étaient plus que 589.abondancePlusieurs raisons expliquent le tarissement de la demande. D'abord, la liquidité est actuellement très abondante, puisque la BCE, qui concentre ses efforts sur la réanimation du système bancaire (il assure les trois quarts du financement des entreprises de la zone euro), inonde le marché toutes échéances confondues. Ensuite, l'injection massive à un an du début de l'été a contribué à une nette détente des taux du marché monétaire, rendant le parapluie de la BCE moins avantageux. L'Eonia, le taux au jour le jour de la zone euro, est désormais plus proche du taux plancher de la Banque centrale, le taux des dépôts de 0,25?%, que du taux directeur (refi) de 1 %. Hier, comme les jours précédents, il se négociait à 0,35?%. Quant à l'Euribor trois mois, le taux interbancaire sur l'échéance la plus traitée ??qui avait fait l'objet des tensions les plus aiguës lorsque, dans un climat de défiance inédite, les banques refusaient de se prêter entre elles??, ce taux est, lui aussi, retombé en dessous du refi, à 0,75?% hier. Du coup ? et ce n'est pas le moindre des paradoxes ?, bien qu'à un plancher historique, le taux de la BCE apparaît presque cher. En outre, si les banques ont boudé l'opération à un an d'hier, c'est aussi parce que, en juin, elles avaient mobilisé un maximum de titres éligibles à l'adjudication et qu'hier bon nombre d'entre elles se retrouvaient à court de « collatéraux ».Une dernière opération à un an est prévue en décembre, mais la BCE n'a pas encore décidé si elle conserverait un taux fixe de 1?%. Elle s'est réservé la possibilité d'augmenter ce taux, en fonction des évolutions de l'économie et des prix.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.