Alstom et Schneider en passe d'emporter Areva T&D

Fin du suspense pour la plus grosse vente de l'année en France. Hier soir, l'État, actionnaire à 93 % d'Areva, a réuni le conseil de surveillance du groupe pour décider du repreneur de sa filiale haute et moyenne tension (T&D), valorisée 4 milliards d'euros. Dans la soirée, avant la fin du conseil, Alstom et Schneider, associés pour se partager T&D, étaient donnés gagnants. Après avoir relevé leur prix de 400 millions d'euros, ils se seraient finalement alignés sur les garanties sociales offertes par leurs concurrents General Electric et Toshiba. Ils se seraient engagés à maintenir pendant trois ans les sites européens et à ce qu'il n'y ait pas de suppressions de postes liées à ce rachat.En interne, chez les français, on se montrait hier soir confiant mais prudent. « Le dossier a été suffisamment compliqué pour justifier qu'on reste sur nos gardes, confiait-on. Une surprise de dernière minute n'est pas totalement exclue. » L'État espérait faire valider hier soir l'ouverture par Areva de négociations exclusives avec Alstom et Schneider. Un débat interne vigoureux, notamment sous la pression des représentants des salariés, très fermement opposés à cette vente, pourrait cependant entraîner une nouvelle réunion du conseil de surveillance dans les jours qui viennent.Si l'offre des deux associés français est finalement retenue, c'est grâce aux efforts de l'Élysée et de Bercy pour amener Patrick Kron, PDG d'Alstom, et Jean-Pascal Tricoire, patron de Schneider Electric, à améliorer leur proposition. Forts de la volonté de Nicolas Sarkozy pour favoriser les « champions nationaux », les français étaient partis bille en tête mi-juillet, très sûrs d'eux. Ils n'ont pas hésité à formuler, le 9 novembre, l'offre engageante la moins-disante financièrement (un peu moins de 4 milliards d'euros quand GE et Toshiba se situaient au-dessus) et socialement. Les syndicats chiffrent à 5.000 le nombre de suppression de postes qu'entraînerait le projet de partage de T&D. Alstom veut garder les activités haute tension (60 % à 70 % des 5 milliards d'euros de vente de T&D en 2008) tandis que Schneider, qui réalise déjà 3 milliards de chiffre d'affaires dans la moyenne tension, se hisserait à la deuxième place mondiale de ce marché avec cette opération.l'Inconnue de BruxellesSi le choix des français était confirmé, plusieurs questions resteraient en suspens. General Electric et Toshiba, qui ont déjà exprimé leur étonnement devant la modification d'une offre ferme par un des candidats, pourraient être tentés de faire un recours. La grande inconnue demeure le verdict de Bruxelles sous l'angle de la concurrence. En France, Schneider va en effet se retrouver dans une position concurrentielle très forte. « Si on prend en compte le marché européen, cela passe », affirmait récemment le camp français. En tout état de cause, la phase de transition, avant la séparation effective des activités, va durer plusieurs mois. nLes syndicats chiffrent à 5.000 les suppressions de postes qu'entraînerait le partage de T&D.
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