Embraer ne peut rester à l'écart du foisonnement de nouveaux programmes d'avions. Numéro trois mondial derrière Airbus et Boeing, le constructeur brésilien d'avions régionaux (moins de 110 places environ), de jets d'affaires et d'appareils militaires, étudie l'opportunité de lancer des appareils de plus grande taille, qui pourraient être livrés à partir de 2015-2016. La décision sera prise dans les douze à dix-huit mois, a indiqué, à Reuters, le vice-président de sa branche aviation commerciale, Mauro Kern.Ce dernier a évoqué une des pistes explorées : construire une version allongée de l'ERJ195, dont la capacité peut atteindre 122 sièges en classe unique. Ce scénario ne permet pas cependant d'augmenter la capacité de manière considérable (autour de 130 sièges).L'autre piste à l'étude consisterait à lancer une nouvelle famille d'avions pouvant aller jusqu'à 140, voire 150 sièges. Ceci comme l'a fait son éternel rival sur les avions régionaux, le canadien Bombardier, qui a lancé en août 2008 le CSeries, un modèle de 130 sièges pouvant être poussé à 149 sièges, qui commencera à être livré en 2013. Il sera motorisé par le nouveau moteur de Pratt & Whitney (le « geared turbofan ») qui permet des économies de carburant de 15 % par rapport aux moteurs actuels.financement en question« Les moteurs seront l'élément clé de la décision d'Embraer, explique un observateur, et plus particulièrement celui de Pratt & Whitney qui, pour être rentabilisé, ne pourra pas se cantonner à ses deux clients [Bombardier et Mitsubishi qui va lancer en 2014 un avion régional, Ndlr]. » Les moyens financiers seront déterminants aussi. Si Embraer précise être peu endetté, certains experts du secteur s'interrogent sur ses capacités à financer un nouveau programme.nouveau moteur cf34 à l'étudePour l'heure, c'est plus une version allongée de l'ERJ195 qui tiendrait la corde. Selon nos informations, Embraer travaille avec General Electric pour mettre au point un nouveau moteur CF34 (cette propulsion équipe aujourd'hui toute la gamme d'Embraer).D'autant qu'en renonçant à lancer un avion pouvant aller jusqu'à 150 sièges, Embraer éviterait de compromettre ses chances de participer aux programmes de renouvellement des Airbus A320 et Boeing 737. Néanmoins, l'arrivée de ces nouveaux appareils n'est pas attendue avant 2024, Airbus et Boeing étant de plus en plus tentés par une remotorisation des A320 et B737 pour contrer l'arrivée sur le marché, à l'horizon 2016, des 150-200 sièges des Chinois et des Russes.Fabrice Gliszczynsk

latribune.fr

01 Févr 2010, 23:40

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