La biodiversité, une filière transversale pour les métiers de la croissance verte

C'est peut-être des laboratoires du Cemagref que sortiront un jour les molécules qui révolutionneront la chimie verte, les bioplastiques, biopesticides, etc. L'institut de recherche en sciences et technologies pour l'environnement est labellisé « Institut Carnot » depuis 2006 pour l'ensemble de ses activités, une reconnaissance du travail de recherche en partenariat qu'il mène depuis des années. Aujourd'hui, certains de ses chercheurs planchent sur les apports des micro-organismes. Regroupés dans l'équipe « hydrosystèmes et bioprocédés », ils travaillent sur les eaux résiduaires et les déchets, souvent en partenariat avec des entreprises telles que Suez ou Veolia. Initialement focalisés sur les problématiques de stockage, les chercheurs s'intéressent aujourd'hui beaucoup plus à la valorisation des déchets. Celle-ci se fait par le gaz issu de leur dégradation, dont on peut tirer chaleur ou énergie. Mais c'est aussi, et de plus en plus, la connaissance qu'ils acquièrent des caractéristiques et des propriétés des molécules à l'oeuvre dans le processus, et les méthodes qu'ils mettent au point pour les produire en plus grande quantité, qui rendent leurs travaux précieux pour l'avenir de la croissance verte. Identifier et valoriserC'est ce cadre qu'a choisi Valérie Létard, secrétaire d'État en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat, pour signer jeudi une convention visant à identifier et valoriser «  les métiers de la biodiversité et des services écologiques ». Une démarche qui s'inscrit dans le cadre du plan de mobilisation pour les métiers de la croissance verte dont elle a la charge. Vaste programme, auquel contribueront les autres signataires de la convention, l'Atelier technique des espaces naturels (Aten) et l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA). En effet, en dehors de ceux liés aux espaces protégés, il est aujourd'hui difficile d'identifier d'autres métiers liés à la biodiversité. Pour Yves Verhilhac, de l'Aten, qui veut éviter de faire de cette filière en voie d'élaboration un fourre-tout, il faut « s'en tenir à la définition des métiers de la biodiversité et des services à l'écologie, qui doivent tous contribuer au bon état de fonctionnement des écosystèmes pour délivrer les services attendus ». Ce qui représenterait quelque 20.000 emplois, un chiffre voué à doubler d'ici à 2020. Filière transverse« La recherche est le principal ressort de l'innovation et de la création d'emplois », a rappelé Valérie Létard à cette occasion. C'est la Ligue ROC, association loi 1901 reconnue d'utilité publique et agréée par le ministère de l'Écologie au titre de la loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature, qui a milité pour la création de cette filière transverse », aux côtés des dix autres filières verticales (bâtiment, agriculture et forêts, transports etc.). Cette filière atypique constitue une garantie que toutes les compétences seront répertoriées, valorisées ou adaptées à d'autres métiers le cas échéant. De façon générale, dans tous les secteurs de la croissance verte, « un aller-retour permanent des présidents des comités de filière avec la réalité du terrain permet d'ajuster l'évaluation des besoins par niveau de qualification », explique Valérie Létard. Un préalable indispensable pour développer des formations initiale et continue adaptées. Car c'est là l'objectif ambitieux du plan de mobilisation pour les métiers de la croissance verte.
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