L'agitation sociale pénalise le tourisme en Grèce

La grève des transporteurs routiers - qui protestaient contre le projet du gouvernement de libéraliser leur secteur - débutée il y a une semaine, s'est finalement terminée ce dimanche soir en Grèce. Après des jours de paralysie, notamment en raison de la pénurie de carburant, affectant des milliers de touristes, l'armée avait dû être appelée à la rescousse, vendredi soir, pour ravitailler les points les plus sensibles du pays - ports, aéroports et hôpitaux . La grogne générale de la population face aux mesures d'austérité prises pour juguler la crise ou pour réformer l'économie, touche donc de plein fouet le secteur du tourisme, qui emploie un quart de la population active et participe à hauteur de 15 % environ au PIB. Les annulations de réservations ont commencé le 5 mai dernier - 27. 000 en une journée - soit juste après le décès de trois personnes dans l'incendie d'une banque. Depuis, la tendance s'est confirmée. Selon l'association des hôteliers de Grèce, la baisse des réservations est de 20 % par rapport à la même période l'an dernier. « Les semaines qui vont jusqu'au 15 août représentent la haute saison, souligne le patron de l'association des commerces de Grèce, Vassilis Korkidis, cette semaine perdue se chiffre en millions d'euros pour nous. »campagne publicitaire Le gouvernement avait bien essayé d'enrayer la tendance en juin dernier, en promettant des indemnisations aux touristes victimes des grèves dans les transports en commun, les avions et les bateaux - sans grand succès... Le ministère de la Culture avait de son côté lancé une nouvelle campagne de presse afin d'attirer les visiteurs - qui n'a pas non plus eu les résultats escomptés. « Que voulez-vous, s'exclame Théodore Ginis, l'un des plus grands agents touristiques du pays, quand ce ne sont pas les contrôleurs aériens qui font grève, ce sont les bateaux du Pirée qui restent à quai, ou alors, le centre d'Athènes qui est paralysé par des manifestations. Les bus de touristes ne peuvent pas circuler, ni même aller à l'Acropole. » « Et à côté de cela, nos prix ne sont plus compétitifs », se lamente-t-il... Conscient de ces problèmes, le Premier ministre socialiste, Georges Papandréou, n'a cependant pas l'intention de céder : pas question de faire machine arrière sur l'ouverture des métiers encore fermés, comme celui des routiers, puisque cela permettra de réduire les coûts du fret et contribuera à contrôler l'inflation. Pas question non plus de reculer sur le plan d'assainissement des comptes publics malgré les manifestations, car c'est la seule solution pour sortir de la crise financière. Certes, cela ne fait pas l'affaire de milliers de touristes qui se sont retrouvés sans voiture pendant une semaine, faute d'essence. Mais ils semblent cependant comprendre. « Nous avons déjà connu cela en France, indique ainsi Dominique, 52 ans, venu de Paris en famille. Et seules nos vacances sont perturbées. Pour les Grecs, c'est bien plus grave. » n
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