Parisot place le Medef sous le signe de l'unité

Pas question d'étaler petites et grandes querelles sur le campus d'HEC à Jouy-en-Josas ! Pour sa onzième édition qui s'ouvre aujourd'hui et se tiendra jusqu'à vendredi, l'université d'été du Medef veut renouer avec l'optimisme de ses premières années. Et trancher avec l'édition 2008, marquée à la fois par les soubresauts de l'affaire UIMM et par les conséquences violentes de la crise économique. Avec son thème proustien ? « À la recherche des temps nouveaux » ?, sa signalétique rétro et ses invités prestigieux, de Lech Walesa à Cherie Blair, l'université d'été devrait réunir près de 5.000 patrons autour de sa présidente.Pour Laurence Parisot, l'enjeu est de taille. Élue pour la première fois en juillet 2005, elle briguera un nouveau mandat, de trois ans cette fois, en 2010. Elle doit donc ressouder, autour de son nom, une organisation largement bousculée depuis 2007. En interne, les critiques sont désormais mise en sourdine. « La secousse de l'affaire UIMM est résorbée. Même si c'est en grande partie grâce à l'UIMM, dont la nouvelle direction a mis beaucoup du sien », souligne Bernard Vivier, directeur de l'Institut supérieur du travail. De même, les bras de fer judiciaires n'occupent plus les esprits : la plainte en diffamation de Laurence Parisot contre Daniel Dewavrin, ancien président de l'UIMM, fait l'objet d'un appel tandis que la contestation aux prud'hommes de son licenciement, par l'ancien directeur général Jacques Creyssel, vient d'être renvoyée à un juge professionnel.propositionsUn temps prise de court par l'ampleur de la crise, Laurence Parisot est également parvenue à reprendre la main dans le domaine économique. « En 2008, le Medef ? et la présidente ? ont mis un certain temps à réagir et à faire des propositions, reconnaît un permanent de l'organisation. Mais, depuis quelques mois, nous avons marqué des points. » Parmi les « victoires » dont pourra se prévaloir Laurence Parisot figurent les avancées sur la réforme de la taxe professionnelle ou l'abandon du projet présidentiel initial sur le partage de la valeur ajoutée. En lançant, avant l'été, une vaste communication autour de la « PME attitude », la patronne des patrons s'est aussi rapprochée de la grande masse de ses adhérents qui ont pu grincer des dents lors de ses débuts, placés sous le signe du sociétal.Reste à savoir qui Laurence Parisot devra affronter lors de la campagne électorale de 2010. Des poids lourds tels que Denis Kessler, Frédéric Saint-Geours ou Xavier Fontanet se lanceront-ils ? Pas sûr, tant le patronat a une tradition légitimiste. « Plutôt que de se prendre une veste en 2010, ils feraient mieux d'attendre trois ans de plus », affirme le patron d'une puissante fédération. D'ici à la fin du mois, le bureau de l'UIMM, qui se prononcera sur une éventuelle candidature issue de ses rangs, donnera une première indication sur l'ampleur de la bataille à venir... n Lire aussi page 8.
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