Comment devenir riche avec du gratuit

En informatique, un code dit « open source » (logiciel libre) est mis à la disposition de tout le monde. On ne paye pas de licence d'exploitation pour l'utiliser. Mais certaines sociétés peuvent se faire rémunérer pour des services de maintenance et de support. C'est là le modèle économique original des éditeurs d'open source : mettre leur solution à la disposition du plus grand nombre en le proposant en téléchargement gratuit sur Internet. Les entreprises l'essayent et, souvent, ne peuvent plus s'en passer. C'est alors que l'éditeur open source propose deux solutions : une version de base de son logiciel et une version plus élaborée, plus industrielle. Bien sûr, c'est plus cher mais théoriquement moins que les logiciels propriétaires.La souplesse d'utilisation et les économies générées sont au c?ur du succès de ce modèle. « Pour l'utilisateur, l'investissement initial n'existe pas avec l'open source : on teste le logiciel, on l'améliore et quand on est convaincu, on souscrit un contrat de maintenance », explique François Mero chez Talend, un éditeur de solutions d'intégration de données. De fait, l'open source est parfaitement mature, ce qui explique son succès. « Les clients veulent retrouver avec le logiciel libre les garanties du logiciel propriétaire ? garantie de stabilité des versions, certifications d'interopérabilité avec les différents matériels et logiciels du march頻, explique Franz Meyer, vice-président Europe et Moyen-Orient de Red Hat, spécialiste des serveurs Linux.Derrière ce modèle économique, c'est même une petite révolution du marketing des logiciels que la « communaut頻 du logiciel libre a instillée. Le téléchargement d'un logiciel grâce à Internet s'est avéré un mode de distribution redoutablement efficace pour faire connaître rapidement une solution. À tel point que les éditeurs de logiciels propriétaires (Microsoft, Symantec, etc.) s'inspirent désormais de ce modèle : après l'essai, il faut payer.sommes considérablesEn dépit de la gratuité du code, quelques spécialistes de l'open source ont été rachetés pour des sommes considérables, prouvant qu'on peut devenir riche en vendant du gratuit. Le dernier exemple en date est celui de VMware, le spécialiste mondial de la virtualisation des systèmes d'information, qui a racheté SpringSource pour 362 millions de dollars plus la prise en compte de 58 millions de dollars de diverses stock-options. SpringSource permet d'organiser des applications écrites avec le langage Java. Il se murmure que son chiffre d'affaires ne dépasserait pas 15 millions de dollars. Un peu plus tôt, Sun Microsystems avait jeté son dévolu sur MySQL, la base de données open source, et avait déboursé 1 milliard de dollars pour la récupérer. À l'époque, le chiffre d'affaires de MySQL était inférieur à 50 millions de dollars.Depuis, Sun Microsystems a fait l'objet d'une bataille boursière entre IBM et Oracle, finalement remporté par Oracle pour un montant net de 5,6 milliards de dollars. De fait, Sun Microsystems avait racheté MySQL pour concurrencer Oracle. L'attrait de pénétrer un nouveau marché par le biais du « libre » a donc déclenché l'achat de Sun Microsystems, puis les réponses d'IBM et d'Oracle. P. B. et L. P.
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