Silvio Berlusconi à nouveau fragilisé dans une affaire de moeurs

Un patronat de plus en plus fâché du vide du pouvoir, un chef d'État étranger (le président égyptien Hosni Moubarak) mis en cause, une opposition interne revigorée : le dernier scandale entourant Silvio Berlusconi, le chef de gouvernement italien, lui fait redouter des répercussions politiques autrement plus lourdes que celui du printemps 2009. Cette fois-ci, ce n'est pas tant la participation présumée d'une mineure marocaine prénommée « Ruby » à des fêtes au domicile de Silvio Berlusconi qui pose problème mais son coup de téléphone, en mai dernier, à la préfecture de Milan pour la faire libérer. Son intervention auprès des policiers est critiquée comme un abus de pouvoir : il aurait demandé aux fonctionnaires de relâcher la jeune femme, âgée alors de 17 ans et demi en affirmant qu'elle était « la petite fille de Moubarak ». Sans se justifier sur ce qui paraît un mensonge impliquant un partenaire important de l'Italie, Silvio Berlusconi s'est défendu: « Je suis un homme de coeur et j'aide qui est dans le besoin ». Rejetant les insinuations concernant ses présumés liens libidineux avec Ruby, il avait ajouté vendredi dernier à l'issue du Conseil européen de Bruxelles : « Je suis une personne joyeuse, j'aime la vie et j'aime les femmes (...) Je mène une vie terrible. Et si de temps en temps j'ai besoin d'une soirée pour me détendre, personne ne me fera changer de style de vie ». Sauf que les critiques se multiplient sur son mode de vie et les mystérieuses cérémonies érotiques « bunga-bunga » organisées, dit-on, par le Cavaliere et inspirées par le chef de l'État libyen Kadhafi. sens des institutionsQuant aux patrons, les pairs de Silvio Berlusconi, ils n'hésitent plus à exprimer leur agacement. « Il faut retrouver le sens des institutions, de la dignité. Le pays est en proie à la paralysie. On ne peut continuer comme celà » se désole, à nouveau, la patronne des patrons, Emma Marcegaglia. Le président de la Chambre des députés, Gianfranco Fini, juge que « l'affaire est embarrassante » et évoque « un pas en arrière » de Silvio Berlusconi. Or les voix des partisans de Fini sont nécessaires pour garantir une majorité à droite, voilà relancée l'hypothèse d'une crise politique et d'un gouvernement de transition. Mais Silvio Berlusconi met en garde: « je vendrai chèrement ma peau ». Robert Lavéran, à Rome
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