RATP, EDF, SNCF : le nouveau paysage syndical

Mardi, quelque 45.000 agents étaient invités à participer aux élections professionnelles à la RATP. Il y a huit jours à peine, les salariés de la branche des IEG (Industries électriques et gazières), qui compte des mastodontes comme EDF ou GDF-Suez, ont, eux aussi, choisi leurs représentants. En mars 2011, les cheminots seront, à leur tour, invités aux urnes. En l'espace de quelques mois, plusieurs grandes entreprises publiques seront donc passées entre les fourches caudines de la réforme de la représentativité syndicale de 2008. Elle auront connu, à l'issue de ces scrutins, un bouleversement en profondeur de leur paysage syndical. Dans chacun de ces bastions traditionnels, les équilibres sont modifiés. Certaines organisations ne parviennent pas à franchir la barre des 10 % et perdent une représentativité jusque-là automatique. A la RATP, selon une première tendance ? pour cause de recompte des voix dans le secteur des bus, les résultats ne seront publiés officiellement que ce jeudi ?, FO, la CFDT et la CFTC perdraient leur représentativité. A l'inverse, Sud franchirait la barre des 10 % et l'Unsa et la CGT se disputeraient le leadership syndical. Dans l'énergie, même si elle reste en tête, la CGT a subi un recul l'entraînant sous la barre des 50 %. Et chez EDF, la CFTC, qui a réalisé 2,4 % des voix, disparaît du paysage. A la SNCF, lors du premier scrutin « nouvelle manière » en mars 2009, trois organisations (CFTC, CGC et FO) avaient perdu leur représentativité au niveau national. A chaque fois, les structures qui ne franchissent pas le seuil des 10 % des voix perdent le droit de négocier et de signer des accords d'entreprise.Liste communePar-delà les conséquences sur le paysage syndical, ces scrutins dans les grandes entreprises publiques sont aussi des tests grandeur nature des difficultés générées par la réforme. Ainsi, à la SNCF, pour tenter de retrouver leur représentativité en mars prochain, la CFTC, FO et la CGC ont décidé de faire liste commune. Dans ce cas, la loi prévoit soit que les organisations se partagent les voix en parts égales, soit qu'elles choisissent un seul bénéficiaire du scrutin. Les trois syndicats de cheminots ont opté pour cette seconde solution, en désignant FO comme destinataire des voix en 2011, puis la CFTC en 2013. Mais ce choix a suscité la colère de la confédération CFTC qui ne veut pas perdre de précieuses voix lorsqu'il s'agira d'établir, en 2013, la représentativité au niveau national par addition des scrutins en entreprises entre 2009 et 2012. Pour sortir de cette impasse, les secrétaires généraux de FO et de la CFTC seraient en train de demander au Haut conseil du dialogue social la possibilité d'un double décompte. Pour pouvoir faire liste commune en entreprise sans sacrifier leur audience national.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.