les défis d'un groupe en mutation

L'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments lui ouvrant un vaste marché potentiel dans un contexte de lutte contre le réchauffement climatique, Saint-Gobain se positionne depuis trois ans comme un spécialiste de l'amélioration de l'habitat. Pour se faire, il met en avant les atouts que lui offre son portefeuille de produits : vitrages isolants, laine de verre, panneaux photovoltaïques... Dès lors, fort logiquement, « la stratégie de Saint-Gobain va s'inscrire dans la continuit頻, indique Pierre-André de Chalendar. « Je souhaite que Saint-Gobain soit perçue comme la société de référence dans les matériaux de construction pour tout ce qui a trait à l'innovation, aux économies d'énergie et à l'environnement. Saint-Gobain doit inventer les matériaux de la maison du futur, qui permettront une meilleure efficacité énergétique, acoustique, d'éclairage et de sécurité. »Il reste à prouver que les marchés de la rénovation énergétique seront aussi porteurs qu'escompté. « En raison du dynamisme démographique, en France comme aux États-Unis, les besoins de rénovation seront très importants, et les particuliers seront incités à investir, assure le nouveau PDG. Une nouvelle directive imposée par Bruxelles, qui sera traduite en droit dans les différents États européens dans les années à venir, va imposer des normes de performances thermiques renforcées. » Autre défi : les marchés émergents, qui n'ont représenté en 2009 que 16 % du chiffre d'affaires. « Saint-Gobain est surtout présent dans ces pays dans le verre plat, un produit de commodité sur lesquels prix et retours sur investissement sont sous pression », écrivaient en novembre les analystes de HSBC. « Je m'inscris en faux contre cette idée selon laquelle Saint-Gobain n'aurait de salut que dans les pays émergents », répond le PDG. « Certains de nos métiers n'existent pas dans ces pays, comme la plaque de plâtre, qui n'y est consommée qu'à raison de moins de 1 m2 carré par habitant et par an, contre 4,5 en Europe et 11 aux États-Unis. » « Saint-Gobain est trop souvent comparé par les marchés financiers aux cimentiers, or les enjeux sont différents, reprend-il. Alors qu'il n'y a plus de croissance pour un produit de base comme le ciment dans les pays développés, le portefeuille de produits du groupe lui permet de connaître une croissance dans les pays matures. Par définition, l'efficacité énergétique et l'isolation sont plus importantes dans les pays froids. » « Nous allons néanmoins monter en puissance dans les pays émergents, qui représenteront, en 2010, 80 % de nos investissements de croissance, soit près de 160 millions d'euros sur un total de près de 200 millions », conclut-il. S. Sa.
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