L'Association pour l'emploi des cadres peine à s'imaginer un avenir

A quoi sert l'Apec ? Cruelle, la question du rôle de l'Association pour l'emploi des cadres, qui perçoit une cotisation équivalente à 0,06 % de la masse salariale des cadres, soit 94 millions d'euros en 2010, n'en est pas moins réelle. Soumise à divers coups de boutoir, l'Apec doit, si elle veut survivre, s'inventer très vite un avenir. Un exercice complexe que mène tambour battant son conseil d'administration. Mais sans garantie de résultat. La première déstabilisation est venue de la Commission européenne. Bruxelles estime, en effet, que nombre d'activités de l'Apec relèvent du champ concurrentiel et qu'elles ne peuvent être financées par une cotisation assimilée à une aide publique. En réponse, l'Apec a distingué dans une comptabilité analytique ses activités à caractère commercial (salons, bilans de compétence...) qui représentent, en 2010, 35,9 millions d'euros de chiffre d'affaires et celles relevant du service public. Résultat, l'Apec peine à justifier de l'utilisation des 94 millions d'euros de cotisationn annuelle. Jusqu'à peu, elle les utilisait pour assurer des prestations de reclassement des demandeurs d'emploi dans le cadre d'une relation de « cotraitance » avec le service public de l'emploi. Mais désormais, Pôle emploi procède par appels offres. L'Apec peut concourir, comme elle l'a fait au printemps avec le marché portant sur l'accompagnement de chômeurs cadres, mais les lots qu'elle remportera peut-être en août relèveront d'activités commerciales, pas de l'intérêt général. cinq missionsPour sortir de l'ornière, le conseil d'administration de l'Apec a, en février, défini cinq missions de service public (accompagnement des cadres dans leur carrière, aide à la recherche d'emploi pour les jeunes diplômés...) sur lesquelles les recettes de cotisation sont réparties. Mais le caractère d'intérêt général de ces missions est déjà contesté par des opérateurs privés qui offrent des prestations proches. La question de l'avenir de l'Apec se pose avec une telle acuité que son « arrimage » à Pôle emploi ? pour ne pas dire sa dilution ? est évoqué ouvertement dans la version provisoire d'un rapport de l'Igas. Prudente, l'Apec, dans la réponse qu'elle a adressée à l'Igas mercredi, renvoie à une réflexion collective incluant les partenaires sociaux et l'Etat. Autre geste de conciliation à destination des pouvoirs publics, la décision de consacrer 50 millions d'euros ? prélevés sur ses 100 millions d'euros de réserves ? au dispositif destiné aux chômeurs en fin de droits.
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