Montée des revendications salariales en Chine

Après une semaine de conflits sociaux, l'usine Honda à Foshan a repris ses opérations mercredi, la direction ayant accordé une augmentation de salaire de 24 %, qui intervient après celle de 30 % concédée par Foxconn, l'entreprise récemment médiatisée après une série de suicides. Ces deux exemples pourraient se multiplier dans toute l'industrie chinoise. L'année dernière les salaires ont été gelés à cause de la crise. Mais en 2010, la croissance sera supérieure à 10 % et surtout l'inflation devrait s'accélérer. «  Il y a une immense pression sur les salaires. L'inflation est de retour et les prix de l'immobilier dans certaines provinces flambent. Les salariés veulent que cette hausse soit répercutée sur leurs salaires », estime Xianfeng Ren, analyste basée à Shanghai pour IHS Global Insight, qui n'exclut pas que d'autres usines se mettent en grève.Connaissance des droits Les autorités ont pleinement conscience des tensions sociales et plusieurs provinces, soucieuses d'éviter des mouvements des protestations, ont annoncé depuis le début de l'année des hausses des salaires minimaux compris entre 10 % et 20 %. D'autres provinces devraient suivre.Ce n'est pas la première fois que la Chine, dont la croissance est étroitement liée à une main d'oeuvre bon marché, doit faire face aux revendications de ses travailleurs. Mais il semble que cette fois-ci le rapport de force ne soit plus entièrement entre les seules mains des employeurs. Une partie des employés de Honda n'a toujours pas accepté les nouvelles conditions négociées entre le syndicat et le patronat. Contrairement à la période précédant la crise, les ouvriers ne font plus la queue pour être embauchés et ont une meilleure connaissance de leurs droits. Mais surtout, leurs voix se font entendre au niveau du gouvernement central. La semaine dernière, un éditorial dans le China Daily appelait à une réforme plus rapide du droit du travail en faveur des employés. Parallèlement, le très influent responsable de la province du Guangdong a réclamé « une harmonie entre salariés et employeurs ». En mars, sa province a donné l'exemple, en relavant de 20,1 % le Smic local. Virginie Mangin, à Pék
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