Emploi américain : pas de panique sur les marchés

Comme s'ils prenaient une décharge électrique, les marchés financiers ont réagi presque instantanément à l'annonce des chiffres de l'emploi en juin aux États-Unis. Une perturbation qui n'a toutefois pas dépassé la dizaine de minutes avant que l'analyse des chiffres laisse place à une appréciation nettement plus circonspecte de la situation de l'emploi aux États-Unis. Le marché du travail américain a connu un mauvais mois de juin avec 125.000 supressions nettes d'emplois, un chiffre à peine plus faible que les 130.000 anticipés. Le taux de chômage a, en revanche, diminué à 9,5% alors que les prévisions le voyaient augmenter de 9,7% à 9,8%. Des annonces dans un premier temps bien accueillies par les marchés, qui se sont ensuite rétractés après analyse plus approfondie des chiffres. Les « travailleurs découragés »En effet, la baisse du taux de chômage est due à la diminution du nombre d'actifs aux États-Unis, et notamment au nombre élevé de « travailleurs découragés » qui ne cherchent plus de travail, faute de perspectives d'embauches. La mauvaise surprise a été constituée par les destructions d'emplois, alors que depuis le début de l'année, l'économie américaine recommençait à en créer. Une mauvaise nouvelle pour le dollar, qui a permis à l'euro de refranchir en séance la barre des 1,26 dollar pour la première fois depuis un mois et demi. Du côté du marché des actions en Europe, le CAC 40 a fait du yo-yo. Après un gain initial de 1,52%, il n'affichait plus que 0,26% six minutes après la publication, pour ensuite repartir à la hausse. Ce mouvement à son tour n'a pas duré et la séance s'est terminée sur un modeste gain de 0,25%, à 3348,37 points. De même, pour le FTSE de Londres passant de +1.56% à +0.54%, pour finir en progression de seulement 0,67%, tandis que le DAX Allemand, après une hausse de1.43%, terminait en repli de 0,40%. Wall street ouvre en baisse Pour sa part, Wall street a ouvert, après la publication des résultats, en hausse, mais très temporaire. Le Dow Jones perdait 0,83% à la clôture européenne, le Nasdaq 0,72% et le S&P500 0,70%. Sur le marché obligataire, l'emprunt d'État américain à 10 ans a décalé de 7 points de base en quelques minutes, mais l'ambiguïté des chiffres ne lui a pas permis d'amplifier la détente de ces derniers jours, pour se traiter au dessus de 2,95%.Politique monétaire Les chiffres de l'emploi ont été publiés sur fond d'interrogations sur la politique monétaire de la Fed. La banque centrale américaine a réaffirmé lors de la dernière réunion qu'elle maintiendrait son taux directeur à un niveau "exceptionnellement bas pendant une période prolongée" (entre 0% et 0,25% actuellement). Le président de la Fed Ben Bernanke en est convaincu, "des petites entreprises en bonne santé (...) sont essentielles pour créer des emplois et améliorer la sécurité sur le marché du travail". Le dernier conseil de la Fed s'était aussi inquiété implicitement de la situation de la dette européenne. Les Américains craignent un effet de contagion à leur économie en cas de baisse de la demande interne sur le vieux continent.
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