Les marchés asiatiques veulent s'affranchir des "yo-yo" infligés par les capitaux étrangers

Contrairement à la plupart des marchés, la Corée du Sud est parvenue à maintenir ses indices dans le vert au cours du dernier trimestre. Une performance qui tient avant tout dans l'intérêt de plus en plus prononcé de ses fonds de pension locaux pour les actions domestiques. En effet, alors que les investisseurs étrangers réduisaient leurs positions, plusieurs fonds d'investissements coréens, en l'occurrence KTB Asset Management et Mirae Asset Global Investments ont clairement accéléré leurs achats d'actions coréennes.De son côté, le fonds souverain Korea National Pension Fund a également indiqué son intention de porter la part de sa détention en action domestique à 16,6% cette année et à 18% en 2011, contre 13,1% en 2009. Retraits intempestifsCet exemple témoigne de la nécessité pour les pays émergents asiatiques de trouver aujourd'hui des parades en vue d'absorber les chocs que génèrent les retraits intempestifs de capitaux étrangers sur leurs marchés d'actions. «Les capitaux internationaux viennent et repartent aussi vite qu'ils sont arrivés, c'est l'un des principaux soucis aujourd'hui pour les pays asiatiques très craintifs à ce sujet, surtout depuis la crise de 1997-1998 », confirme Masahiro Kawai, président de l'Asian Development Bank Institute. "Ces pays veulent travailler ensemble pour contrôler davantage la volatilité qu'engendre ces flux de capitaux, même si pour l'heure certains l'ont fait de manière individuelle", poursuit-il La Corée du Sud et Taïwan ont déjà mis en place des taxes sur ces capitaux étrangers.Mais d'autres pays ne sont pas dans cette logique. "L'Indonésie y réfléchit mais cette mesure est plus difficile à appliquer sur cette place en raison de la structure de sa balance des capitaux", ajoute-t-il.Interdépendance des marchésUne autre piste visant à limiter cette exposition est également explorée, cette fois par le biais de l'augmentation des investissements entre pays asiatiques eux-mêmes. En février dernier, cinq opérateurs boursiers asiatiques, ceux de la Malaisie, de l'Indonésie, des Philippines, de Singapour et de la Thaïlande, ont à ce titre convenu d'un accord en vue d'interconnecter leurs marchés et d'accroître leurs échanges. Une alliance à laquelle s'est également joint la Bourse d'Ho Chi Minh. «Notre objectif est d'augmenter les négociations entre pays asiatiques. Aujourd'hui, l'investisseur thailandais, malais ou cambodgien est investi pour l'essentiel sur son marché domestique » explique par exemple Mohamed Yusoff Yusli, le directeur général de Bursa Malaysia, l'opérateur de la Bourse de Kuala Lumpur (lire ci-dessous). Nyse Euronext s'est vu confier la tâche de développer le système permettant de connecter les marchés participants.Marché unique Mais peut-on imaginer un marché unique au-delà du lien aujourd'hui recherché ? Existe-t-il une volonté politique en ce sens ? « Je ne serai pas surpris qu'un jour, les politiques poussent pour aller plus loin encore. D'un côté il y a la Chine, de l'autre, l'Inde. Peut-être en viendront-ils à se dire que pour faire le contrepoids nous avons besoin d'un marché commun », poursuit Mohamed Yusoff Yusli.
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