Le gouvernement australien limite la portée de sa taxe minière

Une semaine pile après sa prise de fonction, Julia Gillard, la nouvelle chef de l'exécutif australien, a dévoilé vendredi à Canberra les principales composantes de la taxe qu'elle entend appliquer aux compagnies minières en 2012. Il était prévu initialement d'imposer les bénéfices du secteur à hauteur de 40 %. La nouvelle grille d'imposition « ne dépassera pas les 30 % », a annoncé le Premier ministre, qui estime avoir « obtenu le meilleur consensus possible ». 320 compagnies assujetties seulementLa nouvelle taxe ne s'appliquera plus à l'ensemble des minéraux extraits des sous-sols australiens comme l'avait décidé Kevin Rudd son prédécesseur, mais uniquement au minerai de fer et au charbon, permettant aux caisses de l'État fédéral d'engranger chaque année 5 milliards d'euros, soit 1 milliard de moins que dans le plan présenté le 2 mai dernier. Seules 320 compagnies seront dorénavant assujetties à cet impôt supplémentaire, contre plus de 2.500 auparavant.Promesse tenueEn mettant fin à la guerre ouverte qui faisait rage depuis deux mois entre le gouvernement fédéral et le principal secteur économique du pays, Julia Gillard tient donc sa promesse, même si au final « ce sont les compagnies minières qui sortent gagnantes du bras de fer », selon Peter Wright, analyste à la bourse de Sydney. Elles ont également obtenu la création d'une commission d'application de la taxe, dirigée conjointement par Don Argus, le Président de BHP-Billiton et Martin Fergusson, le ministre fédéral des Ressources naturelles, qui au sortir des négociations, a déclaré que son pays venait de « lancer un message fort en direction des investisseurs du monde entier ».Les écologistes ne baissent pas la gardeL'accord obtenu est pourtant loin de faire l'unanimité. Le gouvernement a en effet uniquement discuté avec les trois compagnies les plus importantes du pays, à savoir BHP-Billiton, Rio Tinto et Xstrata, déclenchant la colère des autres opérateurs, qui s'estiment « exclus des négociations ». Beaucoup d'entre eux espéraient encore ces derniers jours une annulation complète de la taxe, à l'instar de l'opposition libérale qui continue d'en faire son cheval de bataille en prévision des prochaines élections fédérales avancées selon les dernières rumeurs en août prochain. Le parti écologiste, sans lequel le projet ne peut obtenir la majorité au Sénat, a également prévenu qu'il scruterait « avec attention le contenu de l'accord ». La proposition du gouvernement ne sera adoptée qu'après être passée devant les deux chambres du parlement qui rendra son avis avant l'organisation du scrutin.
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