BNP Paribas

Doucement mais sûrement, Fortis s'affirme comme l'atout de BNP Paribas. La banque française a publié lundi un bénéfice net trimestriel de 2,1 milliards d'euros, bondissant de 31 % par rapport à l'an passé grâce à la forte baisse de 53,9 % de ses provisions pour risque. Mais en dehors de cet avantage conjoncturel, c'est Fortis qui lui a permis de se distinguer de ses concurrents, affichant une solide croissance et de belles perspectives. « Ces résultats montrent le changement de dimension de BNP Paribas grâce à Fortis », s'est félicité le directeur général de la banque, Baudouin Prot. La filiale belge a doublé son produit net bancaire à 836 millions d'euros, compensant en partie la baisse de 30 % des revenus de la banque d'investissement, affaiblie par la volatilité des marchés. Fortis a poussé les revenus de BNP Paribas, en hausse de 11,8 %, alors qu'ils auraient stagné sans prendre en compte ses performances. Dans le même temps, le coût du risque s'est stabilisé au niveau de celui de la banque de détail en France, l'un des plus bas en Europe. pologne et turquie : pays clésPour les trimestres à venir, l'avenir s'annonce plutôt radieux. « L'intégration de Fortis a six mois d'avance », a déclaré Jean-Laurent Bonnafé, le directeur général délégué de BNP Paribas. Peut-être même davantage en réalité. Le programme de synergies de coûts a déjà permis de dégager 402 millions d'euros, un niveau qui devait être atteint dans un an. « Il est trop tôt pour relever nos objectifs de synergies mais on pourra envisager de reconsidérer ces chiffres si cela continue dans ce sens », a ajouté Jean-Laurent Bonnafé.En attendant, BNP Paribas mise sur la Pologne et la Turquie, deux marchés émergents dans lesquels elle s'est fortement renforcée grâce aux filiales locales de Fortis. En Pologne, la banque compte désormais 240 agences pour 2 % de parts de marché. En Turquie, le rapprochement des deux filiales locales propulse BNP Paribas dans les dix premières banques. Avec 640 agences, elle est désormais devant Denizbank, détenue par Dexia.En dehors de ses performances propres, la banque dirigée par Baudouin Prot a surfé sur la baisse tendancielle du coût du risque. Mais cet élément a profité à l'ensemble du secteur bancaire, comme l'ont prouvé les résultats des établissements américains et des premières banques européennes. Amorcée au premier trimestre, ce recul s'est notamment illustré dans la banque d'investissement où 30 millions d'euros de provisions ont été repris ; une première depuis trois ans. « Nous n'aurons pas de reprise à chacun des prochains trimestres mais la baisse va se poursuivre à un rythme modéré, a insisté Baudouin Prot, il y en aura dans la banque d'entreprises pendant deux à trois ans ». Même constat dans les activités de banque de détail où la décrue est sensiblement enclenchée. Exception faite en Italie et dans le crédit à la consommation où le niveau plus élevé du coût du risque est structurel. L'avenir semble en tout cas dégagé, sauf si l'économie européenne retombait en récession. Car BNP Paribas y réalise 75 % de ses revenus.
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