Nicolas Sarkozy enfile son bleu de chauffe de défenseur de l'industrie

Après la réaffirmation estivale du volet sécuritaire de sa politique, Nicolas Sarkozy veut orienter sa rentrée vers les dossiers économiques et sociaux, là où les Français montrent le plus de déception et de scepticisme trois ans après son élection. Lors du séminaire restreint de Brégançon, fin août, le président a voulu défendre une vision optimiste de la situation économique, malgré la révision à la baisse des prévisions de croissance. Ce vendredi, il se rend à Montbard, en Côte-d'Or, pour visiter l'usine Valinox nucléaire, une filiale du numéro un mondial des tubes en acier sans soudure Vallourec, spécialisée dans la fabrication de tubes pour les centrales atomiques. L'occasion pour Nicolas Sarkozy, qui sera accompagné des ministres de l'Economie et de l'Industrie, Christine Lagarde et Christian Estrosi, de faire le point des mesures annoncées en mars dans son plan de sauvetage de l'industrie française. Ce plan vise à enrayer le déclin de l'industrie française, avec l'ambition affichée d'augmenter la production industrielle en volume de 25 % (hors secteur de l'énergie) et d' y « pérenniser » les effectifs qui ont fondu de plus d'un demi-million d'emplois depuis 2000. On ne compte plus aujourd'hui que 3,5 millions de salariés dans ce secteur. Le grand emprunt a déjà prévu l'attribution de 5,5 milliards d'euros aux entreprises innovantes, aux transports et à l'espace, somme à laquelle Nicolas Sarkozy a ajouté 1 milliard d'euros de prêts bonifiés verts, d'aides à la restructuration des filières et de primes de « relocalisation ». Le chef de l'Etat avait aussi annoncé une « conférence nationale de l'industrie », la nomination d'administrateurs supplémentaires de l'Etat dans les conseils d'administration des entreprises publiques, ainsi que, « d'ici septembre », un nouveau produit d'épargne spécifique destiné à financer l'industrie. Le PS en embuscadeNicolas Sarkozy, qui bénéficie d'un regain de popularité dans la foulée de son offensive sécuritaire, va trouver sur sa route le Parti socialiste, décidé à s'opposer sur tous les terrains au futur président-candidat de 2012. Guillaume Bachelay, secrétaire national PS à l'Industrie, a ainsi accusé le gouvernement d'avoir « rendu les armes devant la désindustrialisation » et a rappelé les 54 propositions du PS, qui vont de la constitution d'un pôle public d'investissement et d'innovation à une régulation des relations entre sous-traitants et donneurs d'ordres, en passant par la constitution d'entreprises de taille intermédiaire innovantes et exportatrices dans le cadre de filières intégrées.
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