Sting  :  « Bach a été mon meilleur professeur de musique »

On l'a croisé au Maroc au printemps dernier, pour le festival Mawazine. Le regard qui pétille. Pas une ride. Plein d'humour. « An Englishman in Rabat » accompagné par l'orchestre symphonique royal marocain. Cet événement préfigurait une tournée mondiale qui le mène aujourd'hui du Nouveau Monde à la Vieille Europe, de Chicago à Stuttgart en passant par Londres, Nantes et Paris où il sera à chaque fois accompagné du Royal Philharmonic Concert Orchestra dirigé par Steven Mercurio. Car Sting a réorchestré ses chansons les plus emblématiques. Il les réactualise pour nous.Pourquoi avoir réorchestré vos chansons ?En 2008, j'ai été invité à me produire avec le légendaire Chicago Symphony Orchestra. C'était pour moi un immense challenge. Peu après, le Philharmonic Orchestra m'a fait la même proposition. Et c'était tout aussi jubilatoire. Alors je me suis lancé et j'ai réorchestré une quarantaine de mes chansons, les plus connues essentiellement pour que les gens ne soient pas perdus. La moitié d'entre elles sont des tubes de Police. L'autre provient de ma carrière solo. La musique classique est très présente dans ma vie. Bach reste à ce jour mon meilleur professeur.Parlons de ces succès justement. « Russians love their children too » évoquait la guerre froide. De qui parleriez-vous aujourd'hui ?Il y a une immense barrière et un malentendu tout aussi grand aujourd'hui entre l'Occident et le monde musulman. Il faut créer des ponts entre les deux, alors je pourrais chanter « Muslims love their children too ». Il y a des extrémistes de chaque bord, mais nous faisons tous partie de la même famille humaine.Et quel message mettriez-vous dans la bouteille aujourd'hui (« Message in a Bottle ») ?Le même ! Les années sont passées mais nous restons isolés les uns des autres. Ensemble dans notre solitude.Vous vous sentez toujours un « Englishman » quand vous voyagez ?Je me sens partout chez moi au contraire, et je refuse d'avoir des gardes du corps. Mon premier voyage au Maroc par exemple, je l'ai fait totalement incognito avec Bruce Springsteen. L'idée de nation me paraît aujourd'hui dépassée. Et le sort qui est réservé aux sans-papiers me révolte. Personne ne devrait être pénalisé de vivre là où il en a envie. « I can't stand losing you », disiez-vous. Qui auriez-vous peur de perdre aujourd'hui ?Pour cette chanson, je jouais le rôle du mari jaloux. Mais je ne le suis plus du tout. Maintenant, je suis tout simplement parfait ! En concert à Bercy le 30 septembre et au Zénith de Nantes le 11 octobre. www.sting.com. « Symphonicities », chez Deutsche Grammophon, 16 euros.
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