Clear Channel regonfle sa stratégie internationale

L'américain Clear Channel a beau être le numéro un mondial de l'affichage, il est aussi affecté par l'année terrible qui touche tous les médias. Au premier semestre, Clear Channel Outdoor a vu son chiffre d'affaires chuter de près de 25 %. Cela tombe mal pour le groupe racheté l'an dernier par les fonds d'investissement Thomas Lee Partners et Bain Capital. La dette née de ce LBO culmine à plus de 20 milliards de dollars.Pour redresser la barre, le groupe a décidé de renforcer sa position internationale, qui représente 57 % du chiffre d'affaires, en créant le poste de président de Clear Channel Outdoor International qu'il a confié à un homme du sérail. William Eccleshare, Britannique de 53 ans, a effectué la plus grande partie de sa carrière dans la publicité, où il a présidé notamment Young & Rubicam Europe (WPP) puis, jusqu'en juin dernier, BBDO Europe (groupe Omnicom). Sa première mission : « améliorer la capacité de chaque pays à partager son savoir-faire, son expérience et ses clients ». De passage à Paris pour rencontrer les équipes de Philippe Baudillon ? directeur général de Clear Channel France ?, William Eccleshare insiste sur la volonté du groupe présent dans une trentaine de pays de décrocher des campagnes de publicité internationales « à l'instar du contrat signé cette année avec le suédois H&M ».la france, son 2e marché« Les opportunités pour Clear Channel d'être plus international sont nombreuses, car le groupe ne fonctionne pas assez comme un réseau », estime-t-il. Selon le manager britannique, « le groupe JCDecaux [numéro deux mondial]est très centralisé et fonctionne très bien ainsi, mais nous pouvons faire différemment ». Clear Channel est bien implanté dans l'Hexagone, où il est le numéro deux de la communication extérieure. La France est son deuxième marché après les États-Unis mais devant la Grande-Bretagne. Le groupe américain est également bien installé en Chine, où il est le premier afficheur étranger. « Nous devons faire des choix et nous investirons dans les pays où nous sommes en position de force ou dans les pays à forte croissance », indique William Eccleshare.Pour améliorer la situation financière du groupe, le nouveau patron entend aussi profiter des opportunités qu'offre le numérique. « Le média affichage va complètement changer dans les cinq ans à venir », plaide-t-il. L'affichage est le plus vieux média du monde mais il permet d'expérimenter nombre de nouveaux formats. « Le défi est d'accrocher une audience alors qu'il y a tant de publicité à la télévision, dans les magazines ou encore dans la rue que personne ne voit », constate William Eccleshare, qui a été embauché conjointement par le patron du groupe, Mark Mays, et l'actionnaire principal, le fonds Bain Capital. Il est confiant dans le potentiel du média affichage, qui cette année « souffre moins que la presse et la télévision ». Concernant l'évolution de la conjoncture économique, William Eccleshare se veut prudent. Après une année 2009 terrible, il table sur une amélioration douce à partir du second semestre 2010, mais n'anticipe « une vraie reprise qu'en 2011 ». n Nous devons faire des choix et nous investirons dans les pays où nous sommes en position de force ou dans les pays à forte croissance.
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