Les marchés actions stoppés dans leur élan

De Paris à Wall Street, l'euphorie estivale marquée par un troisième trimestre historique sur les actions (+ 21 % à Paris) a laissé sa place à un trou d'air automnal. Hier, le CAC40 a signé sa quatrième séance de baisse consécutive en passant sous la barre des 3.700 points. Globalement, les principaux indices boursiers accusent, de part et d'autre de l'Atlantique, un repli de près de 5 % depuis leurs derniers plus-hauts annuels. Les prises de bénéfices ont été particulièrement brutales sur les valeurs les plus exposées aux effets de cycles, jusque-là grandes gagnantes du rebond entamé début mars. Parmi elles, on retrouve Arcelor-Mittal, Vallourec, Michelin ou encore EADS dont les cours ont cédé de 9 %  à 15 % en quinze jours. La teneur des dernières statistiques macroéconomiques y est pour beaucoup. Notamment sur le front de l'emploi américain. « Les chiffres de septembre ne sont pas bons. C'est la première fois que l'on assiste à une réaccélération des destructions d'emplois depuis juin. Cela met un terme à une série de nouvelles moins mauvaises que prévu », estime David Kalfon, directeur général d'EFG AM. L'expert ajoute que ces éléments « font suite à la publication d'un indice ISM qui montre que l'amélioration économique ne se fera pas en ligne droite ». Mais pour lui, « la sortie de crise n'est pas remise en cause ». D'autres spécialistes comme Charles Dautresme, stratègiste chez Axa Invesment Managers, considèrent que le récent repli des indices s'apparente plus à une correction passagère qu'aux prémices d'une rechute violente et durable. D'autant que d'autres phases de repli, plus importantes, ont marqué la période estivale sans pour autant interrompre la dynamique haussière amorcée il y a sept mois. Ainsi de juin à août, le CAC40, le Dow Jones 600 et le S&P 500 ont reflué de 7 % à 12 %, pour repartir ensuite à la conquête de nouveaux sommets atteints il y a quinze jours. « Un bon nombre d'investisseurs sont rentrés récemment sur les marchés actions. Les faibles volumes enregistrés entre début mars et fin août en témoignent », souligne David Kalfon. Selon lui, il s'agit d'une population plus nerveuse et donc plus encline à prendre ses bénéfices, comparé à ceux qui ont profité du rally haussier de ses six derniers mois. Mais ces derniers devraient contribuer à alimenter un flux de liquidités qui, d'après Charles Dautresme, vont inonder le marché entre novembre et décembre. Et cela dans un contexte favorable où un grand nombre d'observateurs s'attendent à un flux de nouvelles positives lors de la publication des résultats du troisième trimestre. Par ailleurs, « les opérations de fusions-acquisitions pourraient représenter un solide facteur de soutien des marchés », juge Charles Dautresme. Sachant que la situation atomisée de nombreux secteurs, comme les biens d'équipements, les médias ou encore la chimie, est propice à des mouvements de consolidation. De son côté, David Kalfon voit le CAC40 s'acheminer vers les « 4.000 points dans les trois à six mois, avec la possibilité de rencontrer, entre-temps, des zones de turbulences ». Soit des niveaux proches de ceux précédant la chute de Lehman.
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