Des « stress tests » positifs, mais peu pertinents

Jeudi, en Suède, la ministre de l'Économie, Christine Lagarde, a accordé un satisfecit au secteur bancaire français : les trois banques de l'Hexagone (BNP Paribas, Crédit Agricolegricole SA, Société Généralecute; Générale) soumises aux tests de résistance européens ont passé l'épreuve « haut la main ». De leur côté, les ministres des Finances européens se réjouissaient que « les grandes banques de l'Union européenne apparaissent suffisamment capitalisées pour faire face à une dégradation sévère de l'économie ».En juin, dans le sillage des États-Unis, l'Europe avait décidé de lancer des « stress tests » pour évaluer la capacité de résistance de 22 banques du Vieux Continent représentant 60 % des actifs bancaires. Basée sur la situation économique de la fin de l'année 2008, le scénario du pire qui avait été retenu était celui d'une récession de 5,2 % en 2009, et de 2,7 % en 2010. Selon cette hypothèse, d'ici à la fin de 2010, ces établissements de crédit devraient perdre quelque 399 milliards d'euros. Et afficher un ratio Tier One moyen supérieur à 8 %.Seulement, le scénario retenu par le Comité européen des contrôleurs bancaires (CEBS), chargé de mener les tests, se révèle excessivement pessimiste. La Banque centrale européenne (BCE) comme le FMI ont sensiblement réajusté leurs projections depuis. À cette heure, le FMI anticipe une récession de 4 % cette année (et non de 5,2 %) et de 0,1 % en 2010 (au lieu de 2,7 %). « Rassurant pour les banques, mais peu pertinent pour les observateurs », lance un expert. Un autre test mené par la BCE aboutit à une perte totale pour les banques de la zone euro de 213 milliards d'euros.sentiment d'insuffisanceAutre point faible des chiffres du CEBS, leur représentativité. « Bien qu'ils soient positifs, les résultats des stress tests peuvent difficilement être extrapolés à l'ensemble du secteur bancaire européen, étant donné l'existence de divergences significatives parmi les banques, en termes de taille, d'enjeux, de modèle économique, et d'accès aux marchés financiers », signale Calyon, la banque d'investissement de Crédit Agricolegricole SA, dans une note. D'après son auteur, Gwénaëlle Lereste, « il est également regrettable que les ratios Core Tier One [fonds propres durs, Ndlr] et le « leverage ratio » [voir infographie] n'aient pas été pris en compte, malgré leur importance dans le nouveau cadre réglementaire défini suite au G20 ».Un sentiment d'insuffisance renforcé par les derniers chiffres publiés par le FMI, qui montrent que les banques européennes doivent encore renforcer leur bilan (lire encadré).
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