« La moitié des acteurs du solaire devrait faire faillite ou se faire racheter »

Nicolas Rochon, gérant du fonds Performance Environnement Quelle est votre philosophie de gestion??Nous investissons pour le moyen et le long terme dans des sociétés européennes qui contribuent à la préservation de l'environnement. Il peut s'agir de firmes présentes dans les secteurs de la gestion de l'eau, du traitement des déchets ou encore des énergies renouvelables. Préalablement à toute prise de position, nous effectuons une analyse approfondie pour déterminer si, oui ou non, la démarche retenue par la société en question est pérenne. Pour cette raison, nous n'avons jamais intégré le thème des biocarburants dans notre portefeuille. La production d'énergie à partir d'aliments n'a aucun sens ni écologiquement, ni humainement, ni économiquement. À l'inverse, les biocarburants de deuxième génération, réalisés à partir de déchets verts ou de cultures non alimentaires, offrent de meilleures perspectives mais, pour l'heure, nous attendons d'en savoir plus avant de nous positionner.Comment sélectionnez-vous les valeurs du portefeuille??Notre expertise repose d'abord sur une bonne connaissance du cadre réglementaire propre à chaque filière dans les pays que nous suivons, soit près de 700 réglementations au niveau mondial?! Ensuite, il faut croiser ces aspects réglementaires avec l'étude des ressources naturelles, ce qui permet de déterminer et d'anticiper avec précision les opportunités d'investissement. Nous étudions ensuite la valorisation et les perspectives de développement des entreprises, avant de rencontrer les équipes de direction sur le terrain.Quel est votre positionnement sur les énergies renouvelables??Nous avons toujours une conviction forte sur l'énergie solaire pour le long terme. Choisie par la plupart des nations pour assurer la transition énergétique, c'est une industrie aujourd'hui en phase de mutation. La Chine produit actuellement la moitié des panneaux solaires mondiaux contre à peine 10 % il y a deux ans. La guerre des prix qui se livre actuellement aura deux conséquences. La première est que l''énergie solaire devrait être compétitive face aux principales énergies fossiles plus tôt que prévu?: dès 2011 au Japon, où les coûts d'approvisionnement en énergies fossiles sont élevés. La seconde, c'est que la moitié des acteurs du secteur devraient faire faillite ou se faire racheter au cours des deux prochaines années. Donc, pour l'heure, l'incertitude demeure. L'énergie éolienne est aujourd'hui le seul moyen qu'ont les États pour atteindre les objectifs fixés pour 2020 dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. En outre, elle offre aujourd'hui une excellente visibilité à l'investisseur. Aussi, bien que ses perspectives soient plus limitées, en termes de gains de productivité notamment, nous la privilégions actuellement.Quelles sont les valeurs qui ont particulièrement retenu votre attention récemment??Dans le secteur de l'éolien, nous aimons les firmes espagnoles Gamesa et Iberdrola, ainsi que le danois Vestas. Dans le domaine de l'eau, il faut souligner l'excellence française avec Veolia et Suez. Compte tenu de leurs parts de marché respectives et de leur exposition sur les marchés émergents, les deux groupes vont incontestablement surperformer les indices boursiers au cours des prochaines années. On peut enfin citer le thème du traitement des déchets avec Séché Environnement Environnement. n* Au 30 septembre 2009.
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