À Athènes, les déficits s'invitent dans la campagne

électionsJamais l'économie du pays n'a autant occupé les débats politiques qu'en cette campagne électorale, l'une des plus courtes que la Grèce ait jamais connues. À longueur d'émissions télévisées ou de colonnes dans les journaux, tout le monde se pose la même question : à combien s'élève le déficit public, 4 %, 6 % ou même 8 % du PIB ? Les esprits malintentionnés expliquent que, au regard du déficit français, les comptes publics grecs ne devraient pas inquiéter Bruxelles... À une différence près, indique Yiannis Prétenderis journaliste de la chaîne privée Méga : « En France, l'administration et l'État fonctionnent, donc on collecte les impôts. En Grèce, pas vraiment. » Ce déficit excessif est d'ailleurs la raison majeure pour laquelle l'Union européenne a lancé, en avril dernier, une procédure de surveillance des comptes nationaux, la deuxième en cinq ans. Du coup, le vainqueur du scrutin, très probablement le chef de l'opposition Georges Papandréou, devra dès la fin du mois présenter à Bruxelles son plan d'assainissement de l'économie. Et là se pose la question du jour ; ou trouver les quelque 14 milliards d'euros qui manquent aux caisses de l'État, plus vides que jamais ?Les deux principaux rivaux de ce scrutin, le Premier ministre conservateur, Costas Caramanlis, et le chef de l'opposition socialiste, Georges Papandréou, ont deux logiques totalement différentes. Costas Caramanlis opte pour deux années de terrible rigueur et d'austérité avec gel des salaires, augmentation du temps de travail, libéralisation du Code du travail, restructuration de l'administration et coupes claires dans toutes les subventions. « C'est la seule solution », martèle-t-il dans tous ses discours électoraux. « Je ne peux vous faire des promesses, je n'ai que des larmes et du sang pour vous, je préfère être honnête. »solides amitiés à bruxellesSon rival de toujours, Georges Papandréou, lui, opte pour la relance de l'économie par le soutien des PME et des ménages. Il promet une hausse des salaires et des retraites supérieures à l'inflation en 2010. « Donnez-moi 100 jours et je changerai non pas le pays, mais l'administration qui fait marcher l'État. » Pour cet homme né et formé aux États-Unis, l'informatisation de l'administration est le premier pas dans la lutte contre l'évasion fiscale et la corruption. Et Bruxelles ? Papandréou ne s'en inquiète pas, car il a lié là-bas de solides amitiés lorsqu'il était ministre des Affaires étrangères, et assure qu'il négociera un nouveau pacte de stabilité et de croissance de trois ans. angélique kourounis, à athène
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