BMW Série 3 Touring : Luxe, volupté et hautes performances

Vous voulez des hautes performances, du luxe, de l\'élégance, une qualité impeccable, mais aussi de la fonctionnalité sans trop consommer. Quadrature du cercle? Non, c\'est la BMW 3.30d Touring qu\'il vous faut. Cette super routière réconcilie sport, plaisir, raffinement, quatre vraies places avec un coffre pratique et... écologie!Superbe réalisationHarmonieuse, équilibrée dans ses lignes, chic, la Série 3 Touring rassemble les ingrédients traditionnels d\'une BMW. L\'esthétique est une fois de plus réussie, mélangeant subtilement classicisme et modernité, sans outrances, avec la préservation d\'une forte identité. Même chose dans l\'habitacle, bien dessiné, d\'une qualité de finition flatteuse, cossu... sur la dispendieuse version «Luxury», avec de belles boiseries et des sièges en cuir accueillants. Dans les finitions de base, c\'est toutefois nettement moins chaleureux et luxueux. La position de conduite ne souffre pas de critiques, à condition d\'aimer une assise basse. L\'habitabilité n\'est plus exiguë comme par le passé. Même si l\'on n\'a pas énormément de place. Attention, la Touring n\'est tout de même pas un break pour déménagements, très loin de là! Mais le coffre arbore des formes géométriques, donc pratiques à utiliser!Ergonomie trop compliquéeDéplorons une ergonomie «high tech» difficile à appréhender. Nous avons peu apprécié cette molette centrale d\'ordinateur pour commander toutes les fonctions. Il faut quitter la route des yeux pour farfouiller dans des sous-menus, juste pour régler une station de radio. Vivement un écran tactile, comme sur une simple Peugeot 208 ou une Renault Clio, voire une Dacia Logan II ! Nous ne sommes pas non plus convaincus par l\'affichage «tête haute» de la vitesse par projection sur le pare-brise. C\'est nettement moins lisible (chiffres tout petits) qu\'un affichage de la vitesse en gros chiffres sur le compteur (Volkswagen, Peugeot, Citroën...). En outre, cet affichage tête haute est brouillé par les reflets du haut de la planche de bord sur le pare-brise et... le soleil! Enfin, nous n\'aimons pas non plus l\'aide au stationnement bruyante avec des repères visuels qui ne valent pas une caméra de recul, comme en propose de série n\'importe quel coréen sur une simple compacte.Mécanique exceptionnelleAprès ces quelques griefs, mettons en route! Autant annoncer la couleur: ce six cylindres diesel de 258 chevaux a tout pour lui. L\'extase. Linéaire, souple et prêt à vous coller contre le dossier avec des accélérations canon quand on le sollicite, il illustre à merveille ce que les ingénieurs motoristes de la marque bavaroise sont capables de faire. Fabuleux. Et, bien sûr, sans jamais l\'ombre d\'un à-coup. Avec un râle rauque toujours aussi envoûtant. Ah, les six cylindres, quelle sensualité! Là, c\'est 20 sur 20.Réglages de transmission discutablesCe bijou est accouplé à une transmission automatique à huit rapports, douce, ultra-rapide dans le passage des rapports, mais moins enthousiasmante que le moteur lui-même. Réglée pour réduire les consommations, elle monte en effet les rapports beaucoup trop vite ! On se retrouve en cinquième, alors qu\'on voudrait être en... troisième. On est souvent deux ou trois rapports trop haut, même en position «S». La transmission rétrograde certes énergiquement en cas de coup de frein brutal, mais pas si l\'on se contente de ralentir. Pour une telle voiture, il y a là quelque chose qui laisse sur sa faim. Evidemment, on peut passer les rapports manuellement. Et, dans ce cas, c\'est un régal d\'enchaîner les virages. On se croit alors dans une vraie sportive. Etonnant. Mais, une fois qu\'on a bien fait joujou, on s\'en lasse et revient en position automatique. Sinon, à quoi bon une boîte automatique?Sobriété exemplaireCette mécanique est d\'autant plus exceptionnelle qu\'elle affiche une étonnante sobriété. Avec des performances pareilles, et à un rythme soutenu, nous avons bu 8,2 litres de gazole aux cent à peine, avec une partie de l\'essai en ville. Bien des compactes poussives, deux fois moins puissantes, sont incapables d\'en faire autant... en vraies conditions de circulation s\'entend, pas selon des normes d\'homologation bidon! BMW est quasiment le seul aujourd\'hui à savoir combiner très, très hautes performances, agrément et sobriété. Une voiture «écologique», qui se conduit comme un bolide. Merci BMW ! Le munichois nous réconcilie avec l\'automobile, condamnée aujourd\'hui hypocritement de tous les côtés par des idéologues qui se déplacent... en limousine avec chauffeur et feignent de ne pas comprendre pourquoi on ferme des usines.Comportement routier sûrLe comportement extrêmement dynamique se marie remarquablement avec la mécanique. Pavés, dévers, trous et bosses, rien à faire. Jamais, la voiture ne s\'emmêle les quatre roues. Ca passe avec une précision diabolique. Malgré des routes détrempées durant notre parcours d\'essai, cette «propulsion» ne nous a jamais fait peur. Sécurisante, suffisamment agile, dotée d\'une motricité sans reproche, la Série 3 permet de profiter à plein des performances du moteur. Seule réserve: une direction très directe, à laquelle il faut s\'habituer. Car un simple coup de volant peut générer un... gros écart. Mais c\'est le prix de la précision et on s\'y fait vite. A noter, sur cette propulsion, un rayon de braquage court qui permet une bonne manoeuvrabilité dans les parkings. Les freins font preuve, eux, d\'une efficacité proportionnelle aux performances. Les pneus Pirelli de notre modèle de test accrochaient très bien au bitume. Mais, le choix de grandes jantes (affleurantes et vulnérables) ainsi que de pneus à flancs très bas (45R18), qui plus est à roulage à plat, apparaît discutable. Outre le coût du remplacement élevé, cette monte pneumatique un peu extrême génère des réactions fermes, trop fermes. Comme les trains roulants restent quoi qu\'il arrive remarquablement collés à la route, la voiture n\'est pas inconfortable. Elle ne tressaute ainsi jamais. Mais les réactions sont quand même sèches. Et ces pneus émettent un bourdonnement irritant à haute vitesse.Prix élevéTous ces superlatifs traduisent une voiture d\'exception, que nous avons eu beaucoup de mal à restituer au constructeur après l\'essai. Résultat: un prix de vente hallucinant. Vu le niveau technique, la qualité de conception et de réalisation, il y a une logique. Mais BMW y va tout de même fort. Le break Touring le moins cher est à 37.100 euros (3.20d de 184 chevaux). La 3.30d coûte 9.500 de plus, à 46.600 euros. Ouille, même si la boîte automatique est de série et les prouesses technologiques sont telles que, malgré une puissance aussi extraordinaire, vous ne serez passible d\'aucun malus ! Mais, à ce tarif, vous n\'avez droit qu\'à des sièges de base revêtus d\'un tissu indigne. Si vous voulez une présentation raffinée en phase avec le statut de l\'auto, eh hop, ajoutez 7.600 euros pour la finition Luxury, qui permet d\'avoir une sellerie cuir ! Parce que, sur une «simple» version Sport (à 4.400 euros de supplément), par exemple, le cuir est encore à 1.850 euros !Options dispendieusesMais ce n\'est pas fini. A ce prix, pour le coloris extérieur, c\'est juste un blanc ou un noir ternes. Beurk. Une belle peinture métallisée? Ah oui, mais c\'est en option (ben voyons !) à 900 euros. Mesquin, non? La suspension adaptative est à 1.150 euros, une simple caméra de recul, en série sur n\'importe quel 4x4 compact japonais, est facturée, elle, 450 euros. L\'alarme? 550 euros de supplément. Et puis, vous devrez même mettre la main au portefeuille pour avoir de simples filets de rangement au dos des sièges... On comprend que BMW affiche des super marges. Evidemment, si vous n\'avez pas de contraintes financières et que vous voulez ce qui se fait de mieux, c\'est, dans le genre, la voiture recommandable par excellence. Mais, bon, sur nos routes archi-radarisées, une 3.20d suffira amplement à votre plaisir, même si sa motorisation est moins envoûtante. Consolation : une Série 3 se revendra toujours très bien. Alain-Gabriel VerdevoyeModèle d\'essai : BMW 3.30d Touring Luxury: 54.200 eurosPuissance du moteur : 258 chevaux (diesel)Dimensions : 4,62 mètres (long) x 1,81 (large) x 1,43 (haut)Qualités : Lignes élégantes, intérieur bien fini et luxueux (Luxury), agrément mécanique exceptionnel, sobriété exemplaire, comportement routier de très haut niveau, freinage efficaceDéfauts : réglages d\'ordinateur compliqués, habitabilité comptée, transmission auto pas assez réactive, confort ferme, prix archi-élevéConcurrentes : Mercedes C 350 CDi Elegance Executive break : 52.950 euros ; Audi A4 Avant V6 TDi 245 S Tronic Quattro Ambition Luxe : 55.940 euros Note : 16 sur 20
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