Denis Wathier, un tempérament sportif

Quand il a pris les rênes de Thomas Cook France, en 2007, « c'était la Belle au bois dormant avec un réseau qui dormait. Thomas Cook ne savait pas quoi faire de sa filiale française », dit Denis Wathier. Aujourd'hui, Thomas Cook France est la deuxième filiale du groupe derrière la Scandinavie. Avec encore de nombreux projets pour se développer comme le lancement de la marque « Au coeur du monde » (voyages sur mesure) ou les ventes privées. Denis Wathier vient d'être nommé président du conseil d'administration du joint-venture signé en novembre dernier entre Thomas Cook et Intourist, en Russie. Et il prend la présidence de l'Udiv, Union des distributeurs du voyage nouvellement créée par Thomas Cook, Nouvelles Frontières, Leclerc Voyages et Carrefour Voyages. Ce Nancéien de 50 ans n'était pourtant pas parti pour faire carrière dans le tourisme. Ingénieur de l'École nationale supérieure d'électricité et de mécanique (Ensem), formé au marketing à HEC Management, il a commencé sa carrière chez Merlin-Gerin où il vendait du matériel électrique pour l'industrie du pétrole. Mais il réalise très vite que le milieu de l'ingénierie ne le passionne pas. Une rencontre en 1989 avec le fondateur de l'UCPA qui cherchait un directeur marketing et c'est parti pour l'aventure dans le monde du tourisme. Il ouvre l'UCPA à l'international, change son positionnement et son périmètre. Il entre dans la culture du management. « Une excellente école », confie-t-il. « On apprend comment remplir une résidence vide. On apprend les promos et les techniques de vente. » « Puis j'ai dérapé dans le capitalisme dur », s'amuse-t-il. « Moment d'hésitation »En 1994, il devient directeur marketing pour la France du Club Méditerranéeerranée. L'année suivante, il rejoint Gérard Brémond chez Pierre et Vacances comme directeur marketing. En 2000, Guillaume Pepy, patron de la Sncf, et Mireille Faugère, aux grandes lignes, lui proposent de créer le site Internet Voyages-sncf.com. « J'ai eu un long moment d'hésitation. La Sncf, c'est lourd. » Il quitte l'Arche de la Défense pour se retrouver dans un vieux bâtiment de la Sncf à Levallois-Perret, avec un chèque de 100 millions de francs. Puis c'est le joint-venture avec Expedia. En 2004, il devient directeur commercial de la Sncf. « J'ai attaqué dans le dur. La sncf, c'était 12.000 personnes. » Il se heurte à la force des syndicats. En 2006, Gérard Brémond le rappelle chez Pierre et Vacances pour prendre la direction générale déléguée de Maeva. En 2007, il rejoint Thomas Cook. « Quand je suis arrivé, il y avait une grève. Comme je sortais de la Sncf, quand je suis entré dans la salle, je me suis dit : « Même pas peur. » Il rachète Jet Tours au Club Méditerranéeerranée. Les négociations furent houleuses mais « plus c'est dur, moins je m'énerve », lâche-t-il. Il fusionne Thomas Cook et Jet Tours. « Ça a été un peu bloody, ça s'est passé au scalpel », reconnaît-il. « Je suis président dans la journée mais rien le soir. Quand je rentre à la maison, je suis content si je suis consulté », dit ce père de trois adolescentes, qui fut professeur de tennis dans sa jeunesse, et qui pratique aujourd'hui le golf - il est membre du Racing Club de France - et joue du piano qu'il a appris à l'âge de 35 ans. C'est un amateur de jazz.
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