Un nouveau scandale en Grèce révèle les défaillances de son administration fiscale

La liste Lagarde, qui contient notamment les noms de 2.062 Grecs fortunés ayant détenu un compte en Suisse, provoque à nouveau la polémique en Grèce. Dans le collimateur, la cousine germaine de George Papaconstantinou, l\'ancien ministre des Finances de la péninsule, a présenté sa démission de l\'agence pour les privatisations du pays.La semaine dernière, la polémique avait éclaté lorsque l\'opinion publique a appris que l\'ancien ministre avait profité d\'avoir eu la liste entre les mains pour en effacer les noms des membres de sa famille. L\'ex-ministre se défend de toute implication dans l\'affaire. Sa cousine, Eleni Papaconstantinou, dont le nom et celui de son mari figuraient sur la liste initiale mais en ont ensuite disparu, avait été embauchée par l\'agence de privatisation en février dernier en tant qu\'experte des fusions acquisitions. Elle a envoyé sa lettre de démission au président de l\'agence mercredi matin, pour, selon elle, ne pas entacher l\'image de son employeur.Du chemin reste à parcourir pour rénover une administration fiscale défaillantePosséder un compte en Suisse n\'a rien d\'illégal. Mais l\'ambiance de mystère qui règne autour de cette liste maintient le soupçon sur une classe politique largement désavouée dans l\'opinion publique. Selon un sondage publié lundi, 68% des Grecs se disent d\'ailleurs insatisfaits de la lutte contre l\'évasion fiscale menée par le gouvernement. Et les nombreuses affaires qui ont jalonné l\'actualité grecque ces derniers mois, entre morts mystérieuses et atmosphère délétère, ont achevé de convaincre la population et le milieu des affaires grec que la corruption était un problème qu\'il fallait combattre.L\'un de ses pendants, la lutte contre l\'évasion fiscale, est ainsi naturellement devenue l\'une des priorités affichées du gouvernement Samaras dans ses efforts de redressement du pays. C\'est aussi une priorité pour Bruxelles. \"Beaucoup reste à faire, notamment la réforme complète de l\'administration fiscale et un pas supplémentaire dans la lutte contre la fraude fiscale\" avait affirmé Olli Rehn, le vice-président de la Commission européenne, le 13 décembre dernier.53 milliards d\'euros manquent à l\'appelIl n\'y a pas de chiffre officiel concernant le montant total de l\'évasion fiscale dans la péninsule hellénique en raison de la nature même de la pratique. Mais Bruxelles estime à 53 milliards d\'euros le montant des taxes non collectées par Athènes en 2012. Dont 20% qui pourraient potentiellement l\'être. C\'est dans l\'objectif de récupérer ces milliards manquants que la Commission européenne a dépêché à Athènes un groupe de travail dont le premier rapport a été publié le 17 décembre dernier. Selon une étude publiée par l\'Université de Chicago en septembre dernier, le montant de l\'évasion fiscale en Grèce pourrait s\'élever à 28 milliards d\'euros pour la seule année 2009.L\'existence de cette liste, que George Papaconstantinou a reçu des mains de Christine Lagarde en 2010 et qui a été révélée au public en octobre dernier, puis perdue et enfin retrouvée, aura au moins eu le mérite de soulever l\'importance du problème dans l\'opinion grecque. Mais dans les faits, tout reste à faire, explique-t-on à Bruxelles.LIRE AUSSI >> Liste Lagarde: une histoire rocambolesque en 10 dates 
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