Cheynet repart du bon pied

Après dix-huit mois de restructuration, le plan de sauvegarde de Cheynet a été homologué en décembre par le tribunal de commerce de Lyon. Les activités du leader européen des tissus élastiques pour lingerie ont été profondément réorganisées. Après la fermeture du moulinage de Méons et de l'usine d'Appia à Saint-Jean-Bonnefonds, il ne possède plus d'implantation à Saint-Étienne et dans sa proche périphérie. La production de bretelles de soutien-gorge et de bracelets de hauts de bas siliconés a été transférée sur son site historique de Saint-Just-Malmont, l'un des deux pôles de tissus étroits avec sa filiale Berthéas à Saint-Chamond. La filiale normande spécialisée dans les rubans et tresses a été cédée. L'usine grenobloise de T2A a été fermée et celle de Louis Vidon déplacée à Champagneux où est concentré, chez Teinture Impression et Ennoblissement de Savoie (TEIS), le pôle de tissus larges. Troisième composante du groupe textile, les fils proviennent d'Aureatex à Saulce-sur-Rhône et du moulinage de Plouy dans le Nord, fournisseur des producteurs de dentelle. En moins de deux ans, les effectifs du groupe ont subi une sévère cure d'amaigrissement, passant de 765 à 500 salariés. La condition pour assurer la pérennité du groupe, selon son PDG, Grégoire Giraud, face aux importations asiatiques et au niveau « aberrant » de l'euro par rapport aux autres monnaies.tissus multifonctionsLa relance de Cheynet passe aussi par l'innovation, par exemple par le développement de nouveaux procédés de dépôt de silicone sur des produits finis, sur les hauts de bas de contention, par la mise au point de tissus multifonctions préconfectionnés. Près de 10 % du chiffre d'affaires sont investis en recherche-développement. Autre brevet maison : le « tour auvergnat », un procédé hybride au croisement de techniques de maillage et de tissage, « procédé qui permet de reprendre des marchés dans l'habillement », observe Grégoire Giraud. L'aboutissement de ces projets « long terme » a stimulé l'activité du groupe, qui a enregistré de lourdes pertes en 2008 et dans une moindre mesure au premier semestre 2009. Son résultat est redevenu bénéficiaire au second semestre. L'excédent brut d'exploitation s'est rétabli à près de 10 %, dégageant des marges pour financer l'échéancier du plan de sauvegarde et des créances contractées lors du MBO (Management Buy Out) en 2005 ainsi que la rénovation de l'outil de production. « L'exercice 2010 devrait être également positif », selon M. Giraud. 2,5 millions d'investissements sont programmés.se renforcer à l'étrangerCheynet prévoit de réaliser cette année un chiffre d'affaires de 41 millions en zone Euromed, en hausse de 5 millions par rapport à 2009, dont plus de la moitié hors de la lingerie. Autre objectif affiché par la direction : « renforcer la présence du groupe sur tous les continents » tout en consolidant ses « activités de spécialités » en France, qui demeure plus que jamais le bastion de la R&D. « Pas un mètre carré produit dans notre filiale en Thaïlande n'est importé sur le marché européen », assure Grégoire Giraud.
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