Les Français veulent moins d'État et plus d'initiative personnelle

L'opinion sur le financement de la dépendance a changé. Le troisième édition du baromètre la Banque Postale Prévoyance/« La Tribune » réalisé par TNS Sofres révèle en effet une montée de la préférence pour l'initiative personnelle au détriment d'une solution publique pour tous.Même si, avec la crise, la préparation du risque de dépendance est perçue comme moins important (29 % en baisse de 7 points) qu'aider financièrement sa famille (47 % en hausse de 1 point) ou mettre de l'argent de côté, la dépendance reste une préoccupation fortement présente à l'esprit des Français.Huit personnes sur dix se sentent concernées par la dépendance liée à l'âge pour un proche ou quelqu'un de leur entourage familial ; 85 % y pensent et 38 % y pensent même souvent. Il faut dire que deux Français sur trois ont actuellement, ou ont eu dans le passé, une personne dépendante dans leur foyer ou leur entourage. Cela ne les a pas forcément conduits à prendre des dispositions pour eux-mêmes ou leur conjoint (seulement 25 % l'ont fait) mais leur volonté de garder leur capacité d'initiative personnelle dans ce domaine se confirme.aides pour les plus démunisSelon le baromètre la Banque Postale Prévoyance/« La Tribune », 58 % des Français sont partisans de laisser chacun libre de prendre ses dispositions. Ils n'étaient que 50 % en 2007. En revanche, la perspective d'augmenter les impôts ou les cotisations sociales afin de couvrir la prise en charge par la solidarité nationale rencontre de moins en moins l'approbation : seulement 36 % y sont favorables en 2009 contre 44 % en 2007.Pourtant, l'intervention de l'État en matière de dépendance reste plébiscitée par près des trois quart des Français (72 % en 2009 contre 76 %). Mais la perception du rôle que doivent jouer les institutions publiques évolue nettement. L'idée selon laquelle l'État doit prendre en charge la dépendance pour les plus démunis s'impose progressivement (45 % d'opinion favorable en 2009 contre 40 % en 2007). à l'inverse, celle selon laquelle l'État doit couvrir la dépendance pour tous régresse : elle ne rencontre que 27 % d'opinions favorables, soit 9 points de moins qu'il y a deux ans. En parallèle, 26 % des Français estiment que c'est à chacun de se préparer individuellement au risque de dépendance. Cette conviction est plus forte chez les retraités aisés (35 %).L'État doit prioritairement intervenir pour développer l'hospitalisation à domicile (selon 76 % des répondants) à l'inverse l'augmentation de l'allocation de l'État n'est perçue comme prioritaire que par 22 % des personnes interrogées.Quant à l'instauration d'avantages fiscaux pour souscrire un contrat d'assurance dépendance, une piste évoquée par de nombreux acteurs publics et privés pour inciter les Français à se couvrir individuellement, il n'obtient que le modeste score de 11 % (contre 13 % en 2008). Ces réponses illustrent bien la montée des préoccupations d'ordre pratique (organisation de la prise en charge, trouver les bonnes personnes, etc.), au détriment des aspects psychologiques ou financiers perçus comme moins importants. Un baromètre européen réalisé en mars 2009 par TNS Sofres montre d'ailleurs que seuls 10 % des Français estiment qu'il y a des services suffisants pour permettre aux personnes âgées dépendantes de rester à leur domicile et 5 % jugent que les aidants familiaux sont bien soutenus par les services sociaux. S. So.
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