Le Japon face à une « bataille de plusieurs mois » à Fukushima

Une fuite radioactive que Tepco peine à colmater, des Japonais exaspérés qui manifestent contre cet opérateur électrique, un Premier ministre conspué pour avoir tardé à visiter les régions ravagées par le tsunami et le séisme du 11 mars : trois semaines après la catastrophe, le Japon s'enfonce dans la crise. Dimanche, l'exploitant de la centrale de Fukushima-Daiichi s'est efforcé de combler la fissure à l'origine d'une fuite radioactive dont l'existence a été révélée la veille et qui s'écoule dans l'océan Pacifique. Samedi, le Premier ministre Naoto Kan s'est rendu pour la première fois dans le nord-est du pays. Il s'est adressé aux personnels chargés de secourir les victimes alors que les autorités ont recensé 12.009 décès confirmés et 15.472 disparus. Ce combat « détermine le sort du Japon », a-t-il clamé.Injection de bétonÀ Tokyo, des centaines de Japonais ont manifesté dimanche devant le siège de Tepco au cri de « Tepco, gouvernement, prenez vos responsabilités ». Goshi Hosono, conseiller spécial de Naoto Kan, a averti que « probablement plusieurs mois (seraient nécessaires) avant de stopper les fuites radioactives », admettant que le Japon était engagé dans une « longue bataille ». « Nous ne sommes pas sortis de la situation d'urgence, mais elle est à peu près stabilisée », a toutefois ajouté Goshi Hosono alors que dimanche, 25.000 soldats japonais et américains ont tenté pour le troisième jour consécutif de retrouver des victimes en ratissant le littoral. À Fukushima, après la découverte d'une fissure dans le réacteur n° 2, Tepco a injecté en vain du béton samedi afin de la combler, avant d'employer dimanche des polymères absorbants. « Nous espérons que les polymères absorberont l'eau et combleront la conduite pour l'empêcher de fuir », a affirmé Hidehiko Nishiyama, le directeur général adjoint de l'Agence de sûreté nucléaire. Les barres de combustible demeurent en surchauffe et une radioactivité 4.000 fois supérieure à la limite légale a été détectée au large de la centrale. Éric Chalmet
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